
Alain Finkielkraut a choqué les téléspectateurs lors de son intervention sur l’affaire Duhamel. La chaine d’information LCI condamne ses propos. Le philosophe ne participera plus à l’émission « 24 heures Pujadas ».
« La direction de la chaîne condamne les propos tenus par Alain Finkielkraut sur son antenne. La chaîne info du Groupe TF1 rappelle qu’elle fait du débat d’idées, argumenté et respectueux, une priorité de sa ligne éditoriale».
Le 11 janvier dernier, le philosophe Alain Finkielkraut a tenté de relativiser les viols dont a été victime le jumeau de Camille Kouchner, auteur du livre La Familia grande, où elle relate les crimes commis par son beau-père Olivier Duhamel, sur son frère lorsqu’il était âgé de 14 ans.
« Mais y a-t-il eu consentement ? A quel âge est-ce que ça a commencé ? Y a-t-il eu ou non une forme de réciprocité ? ». Ses propos ont immédiatement choqué les téléspectateurs ainsi que les associations de défense des victimes de pédocriminalité. Adrien Taquet, secrétaire d’État chargé de l’Enfance et des Familles, a lui aussi réagi dans un tweet : “Dans quel monde vivez-vous Alain Finkielkraut ? Parlez-vous vraiment de consentement entre un adolescent et un membre de sa famille? Vous entretenez l’omerta et le sentiment de culpabilité de l’enfant en suggérant qu’une forme de réciprocité est possible“.
LCI a estimé que de tels propos n’avaient pas leur place à l’antenne. Alain Finkielkraut débattait une fois par semaine depuis septembre, dans l’émission de David Pujadas. Sa chronique hebdomadaire a donc été supprimée. En revanche, il continue d’animer Les Répliques, chaque samedi sur France Culture, une émission qu’il a lui même créée en 1985.
Une décision injuste selon le philosophe
“LCI me bâillonne”, réplique Alain Finkielkraut. L’essayiste dénonce les plateaux de télévision, devenus selon lui “des tribunaux avec une surenchère dans la condamnation“. “C’est une éviction d’une incroyable goujaterie. Je suis sous le choc. On ne vire pas les gens pour ça“, a expliqué l’académicien, en essayant de se défendre.
Des propos similaires en 2009
En 2009, Alain Finkielkraut estimait que Samantha Geimer « n’était pas une petite fille, une fillette, une enfant », lorsqu’en 1977 Roman Polanski l’avait violée. La victime avait alors 13 ans.