
Surface sera l’un des événements de France 2 en mini série dans les prochaines semaines et est adaptée du roman d’Olivier Norek.
Affectée dans un commissariat d’une petite ville d’Occitanie après une intervention qui a défiguré la moitié de son visage, la capitaine de police parisienne Noémie Chastain voit sa mission de convalescence forcée prendre une sombre tournure. Alors qu’elle devait faire un rapport sur l’activité du commissariat et son éventuelle fermeture, elle se retrouve soudainement plongée dans une affaire de disparition datant d’il y a vingt ans. Un fût contenant le squelette d’un enfant remonte à la surface du lac artificiel, au fond duquel repose l’ancien village englouti… En dépit de sa hiérarchie qui la considère fragile, la capitaine saisit à bras le corps cette affaire. Mais au travers de cette étrange enquête, elle verra tout un pan enfoui de sa propre vie, refaire surface lui aussi.
PRESENTEE A CANNESERIES
L’essentiel
Olivier Norek, figure du roman policier que l’on connaît sur France 2 pour Tout le monde ment, voit son roman « Surface » adapté en un 6x 52 minutes, que l’excellent Slimane-Baptiste Berhoun met en scène sur des scénarii de Catherine Touzet, Marie Deshaires, Laura Piani et Gaëlle Bellan. Côté distribution, Laura Smet ou Tomer Sisley assurent les rôles titres de ce thriller rural aux airs de western autour de disparitions d’enfants, de villages engloutis et de secrets cachés. La patte d’Olivier Norek assure à la série un style sombre, âpre et rythmé que la série va avoir à cœur de maintenir.

On aime ?
Avec ses deux premiers épisodes, Surface n’est qu’une petite vise en bouche et pourtant la série tient déjà toutes ses promesses. S’inscrivant dans les pas de la série L’éclipse, elle propose une histoire pensante et dont l’ambiance est teintée d’un côté « western rural » du plus bel effet. Ambiance lourde, moite même (on aurait pu imaginer la même dans les bayous de Louisiane), elle tend son propos au fil des minutes qui s’égrènent, ne dévoilant que progressivement une nouvelle couleur à son ensemble. Avec ces deux entités, ces deux lieux d’actions (deux parties d’un village dont une sous les eaux), la série offre presque deux univers, deux visions totalement différentes et en même temps complémentaires. L’intrigue policière est certes totalement prenante mais elle ne débarque pas comme un « cheveu sur la soupe » mais au terme d’une exposition d’un lieu clos tout aussi lourd. C’est ce qui rend Surface réellement passionnante.
De l’autre côté, les personnages de la série se montrent totalement réussi, avec une mention spéciale à Laura Smet qui troupe avec Noémie un rôle comme la fiction française en montre peu : une femme forte, border par moment, et qui va au bout de ses conviction. Une telle obscurité dans un personnage littéralement marquée par ses expériences de vie est bien trop rare pour ne pas être souligné. Mais aucun des personnages autour d’elle ne sont pour autant oubliés, certains lorgnant du côté du redneck américain comme pour accroitre l’aspect « western » de la série. Le parfait équilibre entre ces personnages confère à la série à côté pleinement maîtrisé que Slimane-Baptiste Berhoun sublime par une mise en scène redoutable, au pus près des personnages comme pour ne jamais laisser le spectateur la possibilité de respirer. S’il n’est pas secoué par ce qu’il a déjà vu, nulle doute que le spectateur sera perpétuellement en apnée, balancée entre l’évolution de l’intrigue et celle passionnante et maîtrisée des personnages. Et on se dit que ce n’est le début …