On le sentait planer depuis plusieurs semaines déjà, en témoigne son match à Rome contre Dominic Thiem, perdu 6-3, 7-6. Le Suisse paraissait touché, et un abandon en plein match, chose qui n’est jamais arrivée au Suisse de sa carrière, était envisagé. Mais Federer a tenu. Pour Roland-Garros, c’est la douleur qui a gagné l’avant-match contre lui. Le Suisse explique sur sa page Facebook ne « pas être à 100 % » et prendrait un « risque pas nécessaire » à jouer porte d’Auteuil.
C’est le tout premier forfait de Roger Federer à Roland-Garros, qui va manquer pour la première fois un Grand Chelem depuis 2000, et l’une de ses premières années sur le circuit professionnel. 65 participations consécutives, c’est un record. Mais déjà depuis quelques semaines, la menace d’une absence du « Maître » à Roland-Garros devenait de plus en plus pesante. C’est d’abord une douleur au genou après l’Open d’Australie qui l’éloigne des courts. Puis une gastro-entérite, puis ce fameux dos, serpent de mer depuis plusieurs années. Après les Masters 1000, c’est un Grand Chelem que Federer doit abandonner.
Presque jamais de chance à Paris
Arrivé mardi à Paris pour tester les courts et son niveau physique, Roger Federer n’y aura fait qu’un bref passage. « Je suis assez excité et j’espère être pleinement rétabli pour la saison sur herbe » a-t-il déclaré. L’herbe, une surface qui lui a mieux réussi que la terre battue. Roland-Garros, une épine pour le Suisse. Une seule coupe des Mousquetaire soulevée, trouée inédite dans le règne de Rafael Nadal. Plus aucune finale atteinte depuis 2011. Beaucoup de grands champions ont souvent mordu la terre battue dans leur carrière, comme Pete Sampras, qui malgré son palmarès unique, n’a jamais remporté le Grand Chelem parisien.
En tant que n° 3 mondial, Roger Federer va donc statistiquement beaucoup manquer à Roland-Garros. De ce fait, Rafael Nadal passe tête de série n° 4, Milos Raonic n° 8. Si les blessures et soucis de santé nuisent au Suisse en ce début de saison, il y a deux écoles pour en tirer les conséquences. Soit une forme d’acharnement qui va sans doute se terminer. Soit le constat d’un corps fatigué, qui à 34 ans est au crépuscule de la retraite. Homme à records, Federer doit « tenir » encore neuf Grands Chelems avant d’égaler Fabrice Santoro au nombre de participations dans ce type de tournoi. Pas inatteignable, si son dos le laisse tranquille.
T.A