La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Geneviève Fioraso, a annoncé ce mardi une hausse de 118 millions d’euros des bourses étudiantes pour la rentrée 2013. Une mesure qui profitera à 92.000 jeunes, dont 56.000 seront de nouveaux bénéficiaires.
C’était une promesse de campagne du candidat Hollande, et elle était attendue. La réforme du système des bourses étudiantes a été annoncée ce mardi 16 juillet, lors d’une conférence de presse donnée par Geneviève Fioraso. Une manœuvre qui sera effectuée en deux temps, avec des premières mesures et une hausse du budget de 118 millions d’euros dès la rentrée 2013, puis une multiplication par deux de ce montant l’année suivante.
Pourtant, rien ne semblait joué quelques jours plus tôt, lorsque les négociations entre l’état et les syndicats étaient bloquées. La refonte du système se dirigeait alors vers 2014. « Et puis, tout s’est débloqué en deux jours », se réjouit Emmanuel Zemmour, président de l’Unef, l’un des deux syndicats phares avec la Fage. « Ce n’est pas juste un coup de pouce. Il y a un vrai réinvestissement dans le système. Nous n’avons jamais eu un tel montant d’un coup. Il nous a fallu un quinquennat pour obtenir le 10e mois de bourse ! », affirme même M. Zemmour. Enfin une vraie bonne nouvelle.
Trois catégories ciblées
Jusqu’à présent, les bourses étudiantes concernaient sept catégories d’élèves, numérotées de 0 à 6. Le montant de ces bourses, attribuées à 634 790 bénéficiaires, variait entre 1640 et 4697 euros par année. Parmi ces sept échelons, trois seront principalement visés à la rentrée 2013. En premier lieu, les étudiants issus des familles les plus modestes, c’est-à-dire ceux dont les parents touchent moins de 7540 euros par an. Pour eux, une catégorie 7 est créée, et le montant qui leur est accordé passera de 4697 à 5500 euros annuels, soit une augmentation de 15%. Une modification qui concerne 30.000 personnes. Ensuite, seront touchés les boursiers à taux 0, ceux dont les revenus parentaux ne dépassent pas 33.100 euros. Jusqu’alors exonérés de droits d’inscription à l’université et de cotisation à la sécurité sociale, ils ne percevaient par contre aucune aide chiffrée. Souvent, ceux-ci étaient donc contraints de travailler une quinzaine d’heures par semaine pour poursuivre leurs études. « Ce sont les étudiants qui concentrent sans doute le plus de difficultés car ils ne sont pas prioritaires pour obtenir un travail dans leur université, ni pour avoir un logement étudiant. », souligne Geneviève Fioraso. Mais pour 40% d’entre eux, soi 55.000 étudiants, la situation va changer. L’état a ainsi mis en place un échelon 0 bis, qui correspond à une rente annuelle de 1000 euros, et qui devrait être une aide précieuse. Enfin, troisième catégorie concernée, les jeunes en rupture familiale. 1000 nouvelles bourses, d’un montant compris entre 4000 et 5500 euros, seront attribuées, indépendamment des ressources parentales. Ces 1000 étudiants en difficulté viendront s’ajouter aux 6000 déjà aidés à hauteur de 3660 euros par le Fonds national d’aide d’urgence. « Si l’on ajoute l’aide au logement, environ 800 euros, on se rapproche de l’allocation autonomie que nous souhaitons pour tous les étudiants indépendants », assure M. Zemmour.
La première phase d’une réforme totale
Les mesures de 2013 toucheront 92.000 étudiants, dont 56.000 nouveaux boursiers, pour une augmentation totale du budget de plus de 118 millions d’euros. Et cette aide vise bien sûr un meilleur rendement scolaire. Un objectif relayé par la ministre de l’enseignement supérieur : « Aujourd’hui, seuls 33 % des étudiants obtiennent leur licence en trois ans. La réforme des bourses plus celle du premier cycle devraient nous faire gagner entre 6 et 8 points de réussite. ». L’investissement dédié aux bourses étudiantes devrait même atteindre les 200 millions d’euros en 2014, pour une refonte totale du système, promesse de campagne de François Hollande. « Dans un contexte budgétaire contraint, c’est un signe fort donné aux étudiants et à la jeunesse. », se félicite Mme. Fioraso. La première étape est donc franchie, et le projet est encourageant. De quoi gagner un peu plus la confiance du peuple ?