On a écouté pour vous le nouvel album du rappeur Orelsan, « La fête est finie ». Voici notre avis.
Après plus de six ans d’attente, le nouvel album d’Orelsan, « La fête est finie », est (enfin) sorti le 20 octobre. Il vient conclure la trilogie après « Perdu d’avance » (2009) et « Le Chant des sirènes » (2011). Cependant, cet album ne sera pas le dernier de l’artiste, si on se fie à ce que l’artiste laisse entendre.
Pour l’instant c’est sûr que c’est le dernier de la trilogie. Après, il n’y avait que trois Star Wars au début… https://t.co/8l2OmfsK5T
— OrelSan (@Orel_san) 25 octobre 2017
De quoi ça parle ?
« La fête est finie » s’inscrit dans la continuité des deux premiers projets : triste, tourmenté et mélancolique. Le rappeur de Caen raconte, avec beaucoup de recul, comment il vit sa célébrité (« Bonne meuf »), son âge et comment il perçoit la société dans laquelle nous vivons. Par exemple, le titre dans le titre « Tout va bien », dans lequel il s’adresse à un jeune enfant, ingénu, et tente de lui décrire des situations quotidiennes terribles. Orel, lui fait ainsi croire que tout va bien, en transformant la réalité. Plus le morceau avance, plus on se demande si ce n’est pas le rappeur qui essaie de se mentir à lui-même pour ne pas percevoir la cruauté de la réalité. Toujours dans la même idée, « À l’étranger, t’es un étranger, ça sert à rien d’être raciste (simple) », dans le morceau Basique.
On ressent cette mélancolie du passé lorsqu’il parle de sa célébrité, dans le morceau « Quand est-ce que ça s’arrête ». Dans le refrain de cette musique, Orelsan fait référence à sa notoriété. Dans notre société, beaucoup de gens rêvent de devenir célèbre, et à travers ses punchlines, le rappeur nous fait comprendre qu’il est nostalgique de l’époque ou il était inconnu, qu’il regrette sa vie d’avant en quelque sorte.
Le thème de la fidélité est également présent, et nous fait part d’un homme tourmenté, qui se pose constamment des questions à la recherche du bonheur qu’il ne parvient jamais à atteindre. Dans le morceau Quand est-ce que ça s’arrête, le rappeur nous explique qu’il était persuadé qu’en étant fidèle il serait davantage heureux, mais c’est tout le contraire. Il se rend compte que rien n’a changé. Tourmenté, encore et toujours.
Qu’est-ce que ça donne ?
Avec ce nouvel album, Orelsan fait du Orelsan. On retrouve son style. Punchlines travaillées, directes et percutantes. Comme lorsqu’il effectue une métaphore en parlant de « terroriste sexuel » pour parler d’une fille facile. Le ton de l’album est mélancolique, parfois nostalgique. Comme avec le dernier morceau de l’album, « Note pour trop tard », qui commence avec ces mots : « Ok j’avais ton âge y’a à peu près ton âge ». Dans ce titre, Orelsan s’adresse, sur une douce et belle mélodie, à la jeunesse d’aujourd’hui. Il leur donne des clés pour éviter de faire les mêmes erreurs que lui, qui sont nombreuses puisque le morceau dure plus de sept minutes.
Dans un autre style, il nous ambiance en lachant au passage une pique à Christophe Maé et Keen’v, avec par exemples les titres « Christophe » ou encore « Basique, » des sons entraînants et plus légers.
Verdict
On valide ce retour d’Orelsan. « La fête est finie » s’écoute et se réécoute avec grand plaisir. Vos trajets du quotidien vont vous sembler moins long.