Un condamné à mort a été exécuté, jeudi, à Lucasville, dans l’Ohio, par l’injection létale d’un cocktail médicamenteux qui n’avait jamais été testé auparavant. Cela relance le débat sur la légitimité de la peine de mort…
Dennis McGuire, 53 ans, a été condamné pour le viol et le meurtre en 1989 d’une jeune femme enceinte de 22 ans. Il a été déclaré mort à 10H53 (16H53 heure française), selon une porte-parole des autorités pénitentiaires à l’AFP. Selon le nouveau protocole de cet Etat, il a été exécuté par l’injection du sédatif midazolam et de l’antalgique hydromorphone, dont le mélange n’avait encore jamais été utilisé aux Etats-Unis.
La presse locale a rapporté qu’ «A 10H33, McGuire a commencé à se débattre et à haleter fortement, en produisant des sons d’éternuement et de suffocation qui ont duré au moins dix minutes, le poing serré en soulevant la poitrine. Un râle long et profond sortait de sa bouche. » Les avocats de McGuire ont rapporté qu’il allait mourir d’asphyxie par un phénomène de «manque d’air» et endurerait «une peine cruelle et inhabituelle» prohibée par la Constitution. Mais tous les appels du condamné, jusque devant la Cour suprême des Etats-Unis, avaient été rejetés.
« Le temps est venu d’essayer quelque chose de différent »
Comme beaucoup d’États américains touchés par une pénurie de produits pour leurs exécutions, l’Ohio a changé de procédure après le refus des fabricants européens de fournir, pour le châtiment suprême, l’anesthésiant jusqu’ici employé. «Si vous étudiez l’histoire de l’injection mortelle depuis le retour de la peine de mort, vous devez constater que la procédure va de mal en pis, poursuit Deborah Denno. Je pense que le temps est venu d’essayer quelque chose de différent », déclare Deborah Denno, professeure de droit à l’Université Fordham de New York.
Dennis McGuire est le troisième homme à être exécuté cette année aux États-Unis. L’Ohio avait mis à mort trois condamnés en 2013, sur les 39 exécutés l’année dernière à l’échelle du pays, selon le Centre d’information sur la peine capitale.
Claire BELLAHSEN