343 homosexuelles affirment publiquement avoir avoir eu recours à la PMA à l’étranger. Les « fraudeuses » tentent de faire bouger la situation actuelle qui ne leur permet ni d’avoir recours à la PMA en France, ni d’admettre l’adoption de leurs enfants conçus par PMA faite à l’étranger. Mécontentes, elles se sont réunies et s’expriment dans une tribune choc.
Publié par Libération en une de son édition de vendredi, le manifeste permet à 343 femmes de s’exprimer. Dans les cinq pages que le quotidien leur consacre, elles affirment avoir eu recours à la PMA illégalement : « Je déclare avoir eu recours à une insémination avec donneur afin de fonder une famille ». La pétition a pour le moment recueilli plus de 400 signatures de femmes qui donnent leur nom, prénom et adresse électronique. Cette tribune recueille peu à peu un certain écho. Outres les signataires, le manifeste a recueilli plus de 1.000 signatures de soutien. Selon Libération, les députés écologistes Noël Mamère et Serge Coronado ont signé le texte.
Les « fraudeuses » revendiquent un approfondissement de leurs droits. Ces animosités sont justifiées par le fait qu’elles doivent faire des milliers de kilomètres pour recevoir des inséminations, parfois pour des résultats nuls. Après cette première étape, la reconnaissance de l’adoption par la compagne de la mère peut s’avérer compliquée. Elles affirment la « colère aussi, après ce parcours de combattantes de voir mener un autre combat contre la justice de notre pays. »
Elles agissent pour tenter de mettre fin au flou juridique actuel pour les couples féminins. Depuis la loi Taubira, les conjointes mariées peuvent théoriquement adopter l’enfant conçu par leur épouse. De nombreux tribunaux ont accordé des adoptions sans difficultés. Cependant, des instances, comme le TGI de Versailles, les refusent alors que les conditions sont bien remplies. Quant aux couples hétérosexuels, la procréation est ouverte que si le couple souffre d’infertilité et remplit des conditions particulières.
Malgré cette opération de pub, le problème ne risque pas de s’inscrire de sitôt à l’agenda public. L’exécutif ne semble pas vouloir remettre le dossier polémique sur la table, d’autant plus qu’il touche à des dimensions économiques et sociétales sensibles. En mai dernier, l’amendement devait être inclus dans la loi sur le mariage homosexuel mais sur la demande du gouvernement et de Manuel Valls en particulier, le groupe socialiste de l’Assemblée a renoncé à le présenter pour ne pas polluer les débats.
Photo : AFP/Lionel de Bonaventure