Nous sommes dans les années 40, pendant l’Occupation, lorsque les français font la découverte d’un abominable criminel qui trouvait un certain plaisir à dépouiller ses victimes avant de les tuer dans son laboratoire parisien, le docteur Marcel Petiot. Il sera condamné à mort pour près de 27 meurtres. Retour sur ce qui reste aujourd’hui l’une des affaires criminelles les plus tristement célèbre de l’histoire française.
Marcel Petiot : un médecin et un prédateur
Dans les années 40 à Paris, en pleine occupation allemande, un médecin exerce dans un petit cabinet non loin de l’Arc de Triomphe. Il y reçoit des patients dont certains qui ne ressortiront jamais du cabinet en question. Marcel Petiot profite, en effet, du chaos de la guerre et de la chasse aux Juifs, pour tuer de manière continuelle dans son laboratoire. Cleptomane, il commet ces meurtres pour le profit et vise notamment l’argent, l’or et les bijoux.
Il s’agirait donc simplement de l’histoire d’un assassin doublé d’un voleur, mais les choses vont rapidement se compliquer dance cette affaire.
Une horrible découverte
Le 11 mars 1944, une concierge d’un immeuble de la rue Le Sueur, à Paris, contacte la police. Elle se plaint d’une fumée noire qui parcours toute la rue et qui proviendrait d’une habitation proche. Elle s’est bien rendue au domicile en question, mais personne ne répond.
Deux agents se rendent alors sur place et, grâce à une autre concierge, parviennent à trouver de quoi contacter le propriétaire des lieux. Une femme les informe que quelqu’un arrive pour résoudre le problème mais le temps presse et personne ne se présente. Les policiers sont alors contraints d’appeler les pompiers pour qu’ils entrent dans le bâtiment enfumé et là, ces mêmes pompiers réalisent une horrible découverte.
Lorsque ces derniers emmènent les policiers à la cave pour leur indiquer l’origine du feu, ils font face à une scène d’horreur : la présence de corps humains partout sur le sol. Pendant ce temps, un homme se présente aux autorités. Il dit s’appeler Maurice Petiot (qui est en réalité bel et bien le docteur Marcel Petiot) et il serait le frère du propriétaire. Il a une explication pour tous ces cadavres : ce sont des résistants, des traîtres à leur pays. L’homme repart finalement sans être retenu par les policiers. Pendant ce temps, lorsque les autorités fouillent plus en profondeur le logement en question, ils y découvrent une sorte de prison et, dans un cagibi, un véritable charnier humain.
Plus de 27 victimes
Le lendemain, les policiers tentent de retrouver Marcel Petiot pour l’interroger en se rendant à son domicile, en vain. Seule sa femme est présente sur les lieux.
Pendant ce temps les premières conclusions médicales sont tirées suite à l’analyse des corps trouvés plus tôt : il y a 27 victimes et leur bourreau connaît la médecine. L’étau se resserre autour du docteur Petiot. Mais un fait propre à cette période ne colle pas avec les accusations : Marcel Petiot a déjà été arrêté pour avoir aidé des juifs à s’enfuir. Le contexte joue en sa faveur. La progression de l’enquête est stoppée .
Un piège pour sa capture
En août 1944, Paris est libéré. Le commissaire Georges Massu, qui était chargé de l’enquête, est condamné pour collaboration. Il est remplacé par le résistant, Henri Soutif, qui reprend alors les investigations. Ce dernier va avoir la brillante idée de tendre un piège à Marcel Petiot, en faisait publier dans le journal Résistance un article intitulé : « Petiot, soldat du Reich ».
Le piège se referme, le meurtrier a mordu à l’hameçon. En effet, Petiot utilise son droit de réponse et envoie une lettre dans laquelle il se défend de toute collaboration. Il est, selon lui, un officier des Forces françaises de l’intérieur (FFI). Intelligemment, Henri Soutif récupère la lettre manuscrite de Petiot, l’envoie à toutes les casernes des FFI et leur demande de vérifier si l’écriture correspond à celle de l’un de leur officier. La caserne de Saint-Mandé répond positivement. Une brigade est sollicité et Petiot, qui se dissimulait alors sous une fausse identité, est finalement arrêté. Sa cavale aura duré sept mois et demi.
Une mort sur l’échafaud
Lors de son interrogatoire, Marcel Petiot assure être un résistant de la première heure et avoir tué pour la France et pas une autre raison. Mais il n’y a que des collaborateurs parmi les victimes. Certes, le docteur Petiot a été un résistant, mais seulement de la dernière heure. De plus, trouver des témoignages qui mettent en avant ses actions en tant que collaborateur s’avère impossible. Mais surtout, ses victimes sont essentiellement des juifs. La vérité éclate, Marcel Petiot tuait pour une seule raison : l’argent.
Le procès de Marcel Petiot débute en mars 1946, le docteur est alors défendu par le plus célèbre avocat de Paris, maître René Floriot. Malgré cela, l’assassin n’échappera pas à l’échafaud. Le docteur Petiot maintient des faits : il a tué des nazis pour la France. Il revendique 63 assassinats et non les 27 qui lui sont attribués ce qui ne sera jamais prouvé. Le 4 avril 1946, il est condamné à mort et est exécuté le 25 mai de la même année.