Après Les Agents du S.H.I.E.L.D., TMC diffuse une autre série de l’univers Marvel : Agent Carter.
C’est quoi, Agent Carter ? En 1946, suite au décès de son amant Steve Rogers (Alias Captain America), Peggy Carter (Hayley Atwell) reprend son poste au sein du SSR, une agence gouvernementale secrète. Mais en tant que femme dans un milieu dominé par les hommes, son rôle se limite à servir le café à des collègues misogynes et condescendants. Lorsque son ami, le milliardaire Howard Stark (Dominic Cooper), est accusé d’avoir vendu ses inventions à l’ennemi, il assure avoir été piégé. Alors que personne ne croit à son innocence, Peggy accepte de l’aider : secondée par le majordome de Stark, Edwyn Jarvis (James d’Arcy), elle endosse le rôle d’agent double et mène l’enquête. [youtube id= »k-vCSsgf3YI »]
Vue au cinéma dans les films Captain America, l’agent Peggy Carter a eu droit à sa propre série sur ABC. Malheureusement annulée au bout de deux saisons en raison d’audiences trop faibles, elle vaut pourtant largement le coup d’œil. Et puisque TMC a la bonne idée de la mettre à l’antenne, on vous donne 5 bonnes raisons de la regarder.
Une héroïne féministe
Les séries liées au monde des comics sont, dans leur écrasante majorité, consacrées à des héros masculins : Arrow, The Flash, Daredevil, Luke Cage… Seules Jessica Jones et Supergirl sont parvenues à s’imposer. Mais Peggy Carter les a précédées sur le petit écran. Et surtout, le personnage apparaît dans un univers complètement misogyne : bien qu’elle ait fait ses preuves, son sexe la disqualifie automatiquement pour toutes les missions d’importance. Cantonnée au rôle de secrétaire, elle essuie à longueur de temps les remarques sexistes et paternalistes de ses collègues et de ses supérieurs. Les autres femmes ne sont pas mieux loties… Mais Peggy est suffisamment intelligente pour en faire un atout : puisque les hommes la sous-estiment, elle va jouer les idiotes pour avancer masquée. Et, tout en restant dans l’ombre, nous démontrer que les femmes sont au moins aussi fortes et efficaces que ces messieurs. Au départ, la série n’évite pas quelques maladresses et clichés grossiers ; mais le personnage, bien écrit, sort vite de ce carcan réducteur et acquiert une vraie complexité et une certaine profondeur psychologique. Soulignons au passage l’interprétation sans faille de la superbe Hayley Atwell.
La reconstitution d’époque
La série se déroule au milieu des années 1940, et l’époque influe évidemment sur le contexte. Le scénario exploite aussi bien les conséquences de la Seconde guerre mondiale que les craintes suscitées par l’avancée de la science et le progrès technologique, ou évidemment la place des femmes dans la société. Cette ambiance se retrouve également dans les moindres détails – décors, costumes, musique… Une reconstitution impressionnante, qui hisse Agent Carter au niveau de Mad Men, et qui lui confère une esthétique particulièrement intéressante.
Une série d’espionnage maîtrisée
Encore une série de superhéros ?! Pas tout à fait. D’accord, on retrouve de nombreuses références et des personnages relatifs à cet univers, et des éléments de science-fiction – mais moins que dans Gotham, par exemple. Fondamentalement, la trame principale d’Agent Carter est une histoire d’espionnage. Et une bonne histoire d’espionnage, bien construite et riche en suspense, scènes d’action et rebondissements. On pourrait presque dire qu’on lorgne plus du côté de Alias que de Supergirl… Ne vous arrêtez pas à la licence Marvel : même si vous êtes réfractaire aux types en collants avec des super-pouvoirs, Agent Carter peut vous plaire.
Un équilibre parfait entre action et humour
Au milieu de scènes d’action et de tension, très réussies, se glissent des touches d’humour rafraîchissantes, souvent pince-sans-rire et dans un style très britannique. Le duo formé par Carter et Jarvis (génial James d’Arcy) n’y est pas étranger : le majordome guindé et lisse (mais néanmoins plein de ressources), offre un contrepoint parfait à l’audace et à l’ironie de sa comparse. Et la dynamique entre les deux personnages fonctionne aussi bien dans les moments de suspense que dans les scènes comiques.
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L’exploration de l’univers Marvel
Agent Carter se déroule après les événements relatés dans le premier Captain America, mais avant la création du S.H.I.E.L.D. A ce titre, elle est remplie de références au film, mais dévoile aussi des informations sur le passé des futurs protagonistes de l’univers Marvel : on y voit les conséquences de la mort de Captain America, comment Peggy et le SSR font face à la disparition de leur superhéros, mais aussi les origines du SHIELD ou du JARVIS (système d’intelligence artificielle utilisée par Iron Man), ou le passé d’Howard Stark (le papa de Tony Stark /Iron Man). Oh, et bien entendu, Stan Lee s’offre son petit caméo habituel… Au-delà des références à l’univers Marvel, la série est aussi un hommage aux films d’espionnage des années 1950, dont elle reprend tous les codes et tourne en dérision tous les clichés – gadgets improbables, femmes fatales, espions masculins à l’égo boursouflé, ambiance musicale… La scène ou Peggy se déguise en blonde platine aux gros seins est un bijou d’ironie sarcastique.
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Une atmosphère délicieusement rétro, un scénario solide, des personnages bien construits, un humour rafraîchissant, le génial Edwyn Jarvis, la merveilleuse Hayley Atwell, les allusions à l’univers Marvel… Autant de qualités qui font d’Agent Carter une série sympathique et plus que recommandable, en dépit de son annulation. D’autant que l’actrice elle-même n’exclut pas la possibilité d’une saison 3, si la série était reprise par un autre diffuseur…
Agent Carter (ABC) : à partir du Samedi 22 Octobre à 20H55 sur TMC.
Saison 1 – 8 épisodes / Saison 2 – 10 épisodes de 50 min. environ.
Crédit photos : ABC.