Le western a envahi les écrans des années durant avant de connaitre une longue éclipse et de revenir à plus petites doses. A l’occasion de la fin de Hell On Wheels, retour sur un genre majeur de l’Histoire de la télé à travers cinq séries incontournables.
Que ce soit dans l’Histoire du cinéma ou de la télévision le western a connu un très long âge d’or, symbolisé par autant de chef-d’œuvre que d’œuvres mineures. A la fin des années 50, le genre truste les écrans de télévision par dizaines sur les networks. Longtemps le western n’a pas su se renouveler, usant ses codes jusqu’à la corde et ne sachant comment retourner des schémas classiques rendus obsolètes par l’évolution de la société moderne. Qu’il s’agisse de la figure archétypale du justicier redresseur de torts (Zorro), des cows-boys contre les bandits (Au Nom de la Loi), de la vie dans un ranch familial (Bonanza), des convois de bétail (Rawhide) ou de la version moderne qui transcendait un genre disparu (Deadwood), retour sur cinq séries western marquantes.
Bonanza
Le premier et le plus célèbre western familial fit son arrivée sur NBC en 1959 avant de créer de nombreux émules (La grande vallée, Chapparal, Le Ranch L …). En 430 épisodes répartis sur 14 saisons, Bonanza a évoqué tous les thèmes récurrents du genre, de la lutte entre fermiers et éleveurs de bétails en passant par le lynchage, les attaques de banques ou les conflits avec les indiens… Avec à sa tête Lorne Greene, Pernell Roberts (jusqu’en 1965), Dan Blocker et le tout jeune Michael Landon (bien avant La petite maison dans la prairie), Bonanza raconte les aventures de la famille Cartwright et de leur domaine La Ponderosa. La série symbolisait le héros américain et ses différentes facettes au travers de ses quatre personnages principaux dont trois d’entre eux portent régulièrement secours au quatrième. Le sens de la famille était portée à son paroxysme dans cette série qui figura dans le top ten pendant la grande majorité de sa production Elle bénéficiait d’un budget confortable et eut recours à d’excellents techniciens et réalisateurs (Jacques Tourneur, Robert Altman Tay Garnett, Christian Nyby…), vit passer de nombreuses guest-stars au fil de ses épisodes (Ida Lupino, Lee Marvin, Charles Bronson, James Coburn, Ross Martin, Martin Landau…) et bénéficia d’un thème musical extrêmement populaire. [youtube id= »mjdRgBAY278″]
Deadwood
En trois saisons de 12 épisodes, Deadwood réhabilita un genre tombé en désuétude en allant à l’encontre des figures et codes mythiques qui en firent la popularité. Loin de porter aux nues les rêves de Conquête de l’Ouest qui furent l’apanage de nombreux westerns au faite de la gloire du genre, Deadwood raconte l’histoire et la vie quotidienne de personnages de cette ville du Dakota du Sud à la fin du XIXe siècle. Des pionniers, des chercheurs d’or, des aventuriers, des escrocs en tous genres… Créée et produite par David Milch, Deadwood est une plongée historique dans une époque lointaine. Avec ses personnages réalistes interprétés par des comédiens remarquables (Ian McShane, Timothy Olyphant…) son écriture au cordeau, Deadwood impose par sa narration, sa photographie léchée, ses décors et ses costumes du plus bel effet, une ambition formelle des plus remarquables. [youtube id= »1H1BjPmEBm0″]
Zorro
Figure aussi populaire qu’un Tarzan, Zorro fut un héros de papier avant d’être popularisé à l’écran par Douglas Fairbanks puis Tyrone Power. C’est Walt Disney qui produit la série d’aventures prioritairement destiné aux jeunes téléspectateurs. Don Diego de la Vega devient Zorro, justicier masqué qui décide de lutter contre le tyrannique Commandant Monasterio (du moins dans les 13 premiers épisodes). Avec ses personnages iconiques qui marquèrent l’imaginaire collectif, son générique culte et son traitement visuel descendant direct des films d’aventures des années 40, Zorro est une série virevoltante où l’action et l’humour interagissent constamment. Succès considérable tout au long de ses 78 épisodes, Zorro doit tout autant sa popularité à ses personnages secondaires (Bernardo, le Sergent Garcia, Don Alejandro…) qu’à son héros marqué par le jeu délicieux de Guy Williams. [youtube id= »ui7WUUWCYy4″]
Au nom de la loi
Série mythique de l’histoire de la télévision autant parce qu’elle révéla le jeune Steve McQueen et son talent hors normes que par son générique court et foudroyant, Au nom de la loi est un classique du genre. Et pourtant aux débuts de la série en 1958, rien ne la prédisposait à se distinguer des 26 autres séries western diffusés à la télévision américaine à cette époque. Mettant en scène un chasseur de primes du nom de Josh Randall, dont la probité et le désir de livrer ses proies vivantes autant que possible sont les caractéristiques premières. Tout autant personnifié par son habileté au maniement des armes à feu, notamment de son arme fétiche, un fusil à canon scié (idée de Steve McQueen), Josh Randall est un héros faillible auquel McQueen apporte son humanité et ses nuances de jeu. Un homme ordinaire pour un héros extraordinaire qui durant 94 épisodes de 26 minutes et 3 saisons passionna le public. [youtube id= »KBHwDLkP9w8″]
Rawhide
A l’instar d’Au Nom de la Loi pour Steve McQueen, Rawhide a révélé l’un des plus grands acteurs américains, Clint Eastwood. Contant le voyage d’un groupe de cow-boys en charge d’un convoi de 3 000 têtes de bétail entre San Antonio et Sedalia, Rawhide aura marqué le public américain, les épisodes montrant ce voyage extrêmement long où les hommes tout comme le bétail doivent affronter les éléments naturels, les rencontres fortuites et toutes sortes d’autres impondérables. Dans ce groupe dirigé par le chef de piste Gil Favor (Eric Fleming) se distingue, Rowdy Yates (Clint Eastwood), son second. La série diffusée à partir de 1959 sur CBS durera huit saisons et au-delà de sa facture classique de série western dont elle ne se départira jamais, elle reste surtout dans l’Histoire de la télévision américaine comme étant LA série de Clint Eastwood. Rien que pour ça, elle est essentielle ! [youtube id= »AKC8pSFg1Vw »]
Crédits: CBS/ ABC/ NBC/ HBO