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7 choses à retenir de l’interview de Vladimir Poutine

Hier soir, le président russe Vladimir Poutine a accordé une interview exceptionnelle à deux médias français : TF1 et Europe 1. L’occasion d’aborder avec lui de nombreux sujets d’actualité comme la situation en Ukraine et en Syrie, les relations entre Russie et Etats-Unis, les prochaines cérémonies de commémoration du Débarquement en Normandie, l’homosexualité ou encore… les femmes. Alors, si vous avez manqué l’entretien entre Vladimir Poutine, Gilles Bouleau et Jean-Pierre Elkabbach, c’est le moment de vous rattraper grâce au best of des temps forts de cette soirée :

  • L’Amérique : « le pays qui mène la politique internationale la plus agressive »

Depuis que la Russie a annexé la Crimée en mars dernier, les relations entre les Etats-Unis et le « géant rouge » se sont clairement détériorées. Une situation héritée de la Guerre Froide (1947-1991), époque durant laquelle la confrontation entre USA et URSS, deux superpuissances aux idéologies opposées, était à son apogée. Pourtant, à entendre Monsieur Poutine, tout va bien dans le meilleur des monde et le blocage diplomatique ne vient (bien sûr) pas de lui : « Je suis toujours prêt pour le dialogue, car le dialogue est  le meilleur moyen de se comprendre ». Alors pourquoi ce désamour notoire entre les dirigeants russes et américains a contraint le président français François Hollande à les recevoir séparément ? On se le demande…

Mais Vladimir Poutine reconnaît quand même que la politique de pression pratiquée par la Maison Blanche à son égard ne lui plaît guère : « Ce n’est un secret pour personne, que [l’Amérique] mène la politique internationale la plus agressive, la plus dure […] Nous n’avons pratiquement pas de présence militaire à l’étranger alors que les bases de l’armée des USA sont présentes sur toute la planète ». Et le président russe de déplorer ainsi l’ingérence des Etats-Unis… alors que lui-même est coutumier du fait !

7 choses à retenir de l’interview de Vladimir Poutine

  • La Syrie : « un nid de terroristes totalement incontrôlable »

Pour preuve, le cas de la Syrie. En effet, depuis plus de trois ans que la guerre civile fait rage dans le pays, la Russie n’a cessé de soutenir le régime de Bachar el-Assad, dont les exactions commises sur la population sont pourtant connues de tous. Dernière en date : une attaque au chlore. Des horreurs qui ne l’ont cependant pas empêché de se faire réélire à la tête du pays, le 3 juin 2014, avec un score soviétique : 88,7% des suffrages.

Interrogé sur ce « simulacre d’élection », comme le dénoncent les membres du G7 dans un communiqué, Vladimir Poutine a esquivé cette question en répliquant qu’il y avait « des atrocités dans les deux camps ». Et de rappeler, prédicant : «  si nous agissons avec trop d’imprudence, la Syrie peut devenir une sorte de deuxième Afghanistan, un nid de terroristes totalement incontrôlable. D’ailleurs, c’est une menace pour les états européens également, parce que les extrémistes présents maintenant en Syrie vont se rendre un jour dans d’autres pays, y compris ceux d’Europe ».

 

  • Misogynie : « Il est préférable de ne pas débattre avec les femmes »

Autre conseil prodigué par Vladimir Poutine : éviter de converser avec un homologue de sexe féminin. Une suggestion qui faisait suite à une question de Gilles Bouleau lui demandant son avis sur la récente comparaison de la politicienne américaine Hillary Clinton. En effet, celle-ci avait établi un parallèle entre l’annexion plus ou moins forcée de la Crimée à la Russie par Vladimir Poutine avec l’Anschluss autrichien d’Hitler. « Vous savez, il est préférable de ne pas débattre avec les femmes », a alors déclaré le président russe. « Quant à Mme Clinton, elle n’a jamais été trop subtile dans ses déclarations […] Quand les gens dépassent certaines limites de politesse, cela montre leur faiblesse, pas leur force. Pour une femme cependant, la faiblesse n’est pas tellement un défaut ». Une élocution qui a suscité beaucoup de réaction sur Twitter, dont celle de l’ancienne Première Dame de France. Valérie Trierweiler a ainsi exprimé à quel point elle était « heureuse de ne pas avoir à serrer la main de Poutine ». Se faire larguer par François Hollande avait donc du bon finalement !

7 choses à retenir de l’interview de Vladimir Poutine

Adepte des déclarations provocantes, ce n’est pas la première fois que Vladimir Poutine dérape verbalement. En 2008, il avait fait part de « pendre Saakachvili [président géorgien de l’époque] par les couilles ». Ou encore « d’aller buter les terroristes jusque dans les chiottes » (2009). Mais la plus croustillante et celle qu’on préfère est : « Bien sûr, je suis un pur et absolu démocrate. Depuis la mort du mahatma Gandhi, je n’ai plus personne à qui parler ». 

 

  • Les libertés individuelles en Russie : « Nous n’avons pas de loi interdisant l’homosexualité »

Vladimir Poutine a d’ailleurs tenu à rappeler, encore une fois, qu’il était un grand démocrate : « Nous avons plein d’opposants, de nombreux partis d’opposition […] De plus, avons-nous limité Internet ? Non. Certains de nos contradicteurs vont affirmer cela, dire qu’il existe des limitations intenables. Mais lesquelles ? Nous avons une interdiction de propagande du suicide, des stupéfiants, de la pédophilie… voilà nos interdictions. Qu’y a-t-il d’exagéré là-dedans ? ». Et de tacler à nouveau les Etats-Unis au passage : « Nous n’avons pas de loi interdisant l’homosexualité, nous interdisons seulement la promotion de l’homosexualité auprès des mineurs, ce sont deux choses tout à fait distinctes. […] Tandis que certains états des Etats-Unis ont des lois, qui punissent pénalement les relations homosexuelles ».

Alors, info ou intox ? Effectivement, sur les cinquante états que comptent les Etats-Unis, cinq interdisent les mariages homosexuels : le Texas, l’Arkansas, Le Missouri, l’Oklahoma et le Kansas. Toutefois, depuis 2003, ces lois discriminantes ne sont plus suivies d’effets car jugées inapplicables par et la Cour Suprême. Contrairement à la Russie qui a voté en juin 2013 l’interdiction de l’adoption pour les couples homosexuels et applique scrupuleusement cette mesure.

Quant aux camps de travail où les Pussy Riots ont été enfermées pendant vingt-deux mois : « Il ne s’agit pas de « camps ». Il s’agit d’endroits où les personnes sont, en effet, privées de liberté, mais peuvent mener une vie plus ou moins normale. Ce ne sont pas des prisons où la personne, au contraire, n’aura pas la possibilité de travailler. Une prison où l’individu ne peut pas travailler est justement la pire punition, et je ne pense pas que tous les condamnés doivent être placés dans ce type d’établissements ». Effectivement, rien de comparable en matière de traitements, donc…

 

7 choses à retenir de l’interview de Vladimir Poutine

  • Ukraine : une rencontre avec Pedro Porochenko n’est pas exclue

Non, la Russie ne veut pas annexer l’Ukraine : « Nous ne l’avons jamais fait et ne le faisons pas maintenant », assure Vladimir Poutine. Pour qui, d’ailleurs, « le pouvoir qui est aujourd‘hui en place en Ukraine devrait établir le dialogue avec sa propre population. Et pas à l’aide d’armes, de chars, d’avions et d’hélicoptères, mais en lançant des négociations ». Un avis plein de sagesse que Monsieur Poutine a, semble-t-il, décidé de suivre en rencontrant prochainement le président ukrainien nouvellement élu, Pedro Porochenko.

Néanmoins, le président russe affirme « reconnaître la souveraineté de l’Ukraine », même si « quand nous parlons de l’Ukraine et des blocs militaires, il est évident que cela nous inquiète. Parce que si l’Ukraine rejoint l’OTAN et que les infrastructures militaires de cette organisation se retrouvent à côté de nos frontières, nous ne pourrons pas y rester indifférents ». En somme, la crise ukrainienne n’est pas encore réglée, loin s’en faut.

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  • Contrat de vente avec la France

La Russie à récemment acheté deux porte-hélicoptères de type Mistral pour 1,2 milliards d’euros et n’exclut pas d’en commander plus à la France si ceux-ci sont livrés dans les délais impartis. Tout en ne manquant pas de mettre la pression sur ses grossistes : « Si la France décide d’annuler ce contrat [en cas d’embargo par l’Occident si la situation en Ukraine se dégradait] nous exigerons  alors un dédommagement. […] Mais en principe, nous sommes ouverts à la coopération ». Trop aimable.

 

  •  Vers une nouvelle guerre froide ?

Selon Vladimir Poutine, aucune crainte à avoir de ce côté-là : « Nous n’envisageons ni de soutenir le nationalisme russe ni de reconstituer un empire. Et quand je disais que la disparition de l’URSS était une des plus grandes catastrophes du XXe siècle, je parlais d’une catastrophe humanitaire avant tout ». Voilà qui est rassurant.

Cependant, le président russe le concède : « La Russie dans le monde d’aujourd’hui et de demai, peut être et doit être partenaire de ses alliés historiques. C’est cela que nous voulons et nous allons œuvrer en ce sens. C’est la seule manière pour nous de concevoir nos relations avec nos voisins et d’autres pays ». Mais pas sûr qu’augmenter son budget de défense de 60% d’ici à 2016 –selon le quotidien économique russe Vedomosti– soit un signal vraiment apaisant à leur envoyer.

7 choses à retenir de l’interview de Vladimir Poutine

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