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80ème anniversaire de l’ouverture du camp de Drancy

Le camp de Drancy a été le plus grand centre français d’internement et de transit après la rafle du Vel d’Hiv. 4232 juifs y ont été déportés. À cette occasion, on vous raconte son histoire. 

De la Muette au camp 

Aujourd’hui, vendredi 20 aout 2021 cela fait 80 ans que le camp de Drancy est devenu l’antichambre de l’horreur. Avant de devenir un camp d’internement, ces bâtiments conçus dans les années 30 ont été construits pour y loger des familles. Le projet nait en 1931 par l’office public de l’habitat. Cet ensemble immobilier comprend 11 cités-jardins destinées aux classes populaires de banlieue. La modernité est au coeur du projet, les architectes utilisent des matériaux standardisés et préfabriqués. 1250 logements sortent de terre et se répartissent dans deux ensembles. Le premier appelé « le peigne » est constitué de 5 tours de 14 étages, le second forme un fer à cheval. Ce dernier est baptisé « cour d’entrée » et est le seul qui est encore debout aujourd’hui. 

En 1937, les travaux sont terminés. Mais le succès escompté n’est pas au rendez-vous. Les loyers demeurent enclavés et élevés. Finalement, le ministère de la Guerre loue l’ensemble pour y loger la garde républicaine mobile. Dès le début de la seconde guerre mondiale, la Wehrmacht réquisitionne et occupe les lieux. Dès cet instant, la cité de la Muette devient le camp de Drancy. 

Occupation Nazie 

En 1940, flotte sur les mas du camp, le drapeau nazi. Les hommes du régime en font un lieu d’internement sans chauffage, sans sanitaires, sans vitres aux fenêtres. La cour est clôturée par des barbelés et le sol est recouvert de mâchefer. Aux quatre coins du camp sont construits des miradors de surveillance. Les premiers prisonniers de la Guerre arrivent au camp dès juin 1940. La plupart sont au départ des prisonniers communistes. 

En 1941, le camp devient également un lieu de représailles destinés aux juifs. Entre le 20 et le 25 aout 1941, plus de 4200 juifs sont raflés à Paris. Au total, plus de 76 000 personnes séjournent à Drancy-la-Juive comme on l’appelait à l’époque. Jusqu’en novembre 1941, les conditions de vie sont extrêmes. Les bâtiments ne sont pas achevés et l’hygiène est chaotique. À cette époque, c’est la police et la gendarmerie françaises qui administrent le camp. Mais, incapables de gérer la situation sanitaire, une commission allemande libère en novembre 1941 près de 1 000 internés. 

L’étape avant Auschwitz 

Le camp de Drancy devient au fil des mois la dernière étape avant les chambres à gaz d’Auschwitz-Birkenau et les autres camps d’extermination. Le premier convoi au départ de Drancy part le 27 mars 1942. Il y aura 62 autres convois, 65 000 personnes seront déportées. 9 juifs sur dix déportés sont passés par Drancy lors de la Shoah. Jusqu’en août 1944, les nazis occupent les lieux et continuent de déporter des juifs. 

À la Libération, les derniers soldats allemands présents sur le camp tenter d’incendier les archives du camp. Mais deux internés parviennent à sauver le fichier des noms. Le camp est par la suite confié à la Résistance. Une fois libéré, le camp est utilisé pour la détention des personnes suspectées de collaboration. Dès 1946, le camp redevient une cité immobilière, les barbelés sont enlevés. Un monument commémoratif est réalisé par le sculpteur Shlomo Selinger et inauguré en 1976. Un autre monument est érigé : le wagon du souvenir en 1988. Enfin en 2001, la cité est classée parmi les sites et monuments protégés de France.

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