A New York, il y a deux franchises entre lesquelles il n’y a plus vraiment de débat depuis un bout de temps. D’un côté, les Nets, de l’autre les Knicks. Inutile de vous mentir au sujet de l’engouement créé par la seconde : l’équipe de Carmelo Anthony et Kristaps Porzingis reste la plus suivie dans la Big Apple, et ce, bien loin devant Brooklyn. Alors comment se fait-il qu’une équipe comme Brooklyn, ayant pour ambassadeur le grand Jay-Z, ait pu perdre sa côte de popularité et sombrer en quelques années seulement ? Explications.
Afin de mettre un visage sur la décadence des Nets, permettez-moi d’introniser Billy King, qui fut qualifié comme étant le «General Manager le plus mauvais de l’histoire de la NBA», dixit Chad Ford, rien que ça. Durant pas moins de quatre longues années à la tête de cette équipe de Brooklyn, l’ex General Maganer a tout bonnement remporté le défi fou de plomber un projet pourtant ambitieux. Retour sur les moments rêveurs et fatidiques de la franchise.
Février 2011 : Le choix Deron Williams
Pour pouvoir acquérir Deron Williams, les Nets (anciennement New Jersey ndlr) ont transféré Devin Harris, Derrick Favors, un premier tour de draft en 2011, ainsi qu’un autre en 2013. Auteur d’une sélection à l’All-Star Game sous le maillot noir et blanc, Williams subira de multiples blessures qui lui seront préjudiciables par la suite. Deux ans avant la fin de son contrat qui montait à plus de 100 millions de dollars sur 5 ans, le meneur sera remercié par Billy King.
Juillet 2012 : Un nouvel échange peu fructueux
Nouveaux transferts et nouvelle bourde de Billy King. Cette fois-ci, ce sont Jordan Farmar, Anthony Morrow, Jordan Williams et Johan Pétro, qui s’en vont. Jusque-là tout semble aller pour le mieux, les fans s’attendent à ce qu’un joueur prometteur arrive, mais rien n’y fait, les Nets signent Joe Johnson pour 123 millions de dollars sur six ans et laissent tomber de nombreux tours de draft, ce qui leur portera préjudice par la suite.
Juillet 2013 : L’expérience des anciens ne fait pas tout
Paul Pierce, Jason Terry, Kevin Garnett : ces trois gars-là ne sont pas passés inaperçus auprès du grand public, et pour cause. Ils seront les nouvelles recrues « toutes fraîches » du General Manager des Nets, qui lâche des tours de draft (2014, 2016) et transfère : Kris Humphries, Marshon Brooks, Gerald Wallace.
C’est à ce moment précis que King aura littéralement tué léquipe, par ses choix rocambolesques et peu visionnaires. En recrutant Pierce – plutôt bon – qui a filé du côté de Washington, puis Garnett et enfin Jason Terry, les Nets possédaient un cinq majeur qui valait pas moins de 80 millions de dollars. Seulement voilà, ce « Big Three » a souvent été blessé n’a pas su conquérir le cœur des fans.
Lionel Hollins limogé, Sean Marks le remplace
Viré par Brooklyn il y a quelques semaines, Hollins ne restera pas dans l’histoire club. Même s’il avait qualifié l’équipe en playoffs lors de sa première année, il avait sombré cette saison du fait d’un groupe pas très solidaire et peu de soutien de la part de la direction : «Un coach a les commandes. Ses relations avec les joueurs, c’est le plus important. Les GMs ont essayé de se rapprocher des joueurs, l’équipe marketing aussi. Ils veulent vendre, veulent que les joueurs se sentent bien. Perdre tout en étant une star du marketing, cela ne vous fera pas sentir bien [… ] La microgestion, l’ingérence pour savoir qui devrait jouer, comment il faudrait parler aux joueurs ou aux médias, ce qu’on devrait dire ou pas par rapport à limage de la franchise au lieu de dire la vérité […] Au final, on finit par passer plus de temps à essayer de passer de la pommade à tout le monde, au lieu de coacher ».
Avant son récent départ, l’ancien coach de Memphis comptabilisait un bilan de 10 victoires pour 27 défaites. Un mois après leur séparation avec Billy King (ex GM) et Hollins, les Nets ont annoncé la nomination au poste de manager général, le néo-zélandais de 40 ans, Sean Marks. Assistant à San Antonio depuis 2013, et ancien joueur NBA, ce dernier a signé un contrat de quatre ans.
6 ans après, l’heure aux regrets pour Prokhorov.
Dans une lettre ouverte publiée sur Yahoo!Sports, le propriétaire des Brooklyn Nets Mikhail Prokhorov a fait part de ses regrets dans la gestion de l’équipe en promettant du changement. Le milliardaire a retenu 8 leçons de ses 6 ans à la tête de l’équipe
Départ de Johnson et le prix des billets chute
Nouvelle mesure prise par les Nets ? Une réduction des prix des billets pour assister à un match au Barclays Center. Avec les arrivées successives de Deron Williams, Joe Johnson, Paul Pierce etc … la masse salariale a explosé et il fallait bien récupérer les sous perdus quelque part. Avec moins de quinze mille spectateurs par rencontre, les Nets ne présentent que la vingt-septième affluence de la Ligue. Du coup, ils décident de brader les billets, pour renflouer les caisses. Logique.
Aujourdhui, le bilan des Nets est très simple à dresser. Rien qu’avec les précédents choix de Billy King, et les ambitions plus que démesurées de Mikhail Prokhorov, Brooklyn ne contrôle aucune option de draft et ce, avant 2019. Les finances de la franchise sont dans le rouge, ce qui complique tout transfert et même Jay-Z, actionnaire minoritaire, ne peut rien y faire. Joe Johnson, qui était encore présent chez les Nets il y a quelques jours, s’est finalement envolé à Miami.