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Pour les Prud’hommes, traiter un coiffeur de « PD » n’est pas homophobe

Le conseil des Prud'hommes de Paris a statué que traiter un coiffeur de PD n'était pas une insulte homophobe

Le conseil des Prud’hommes de Paris a statué que traiter un coiffeur de « PD » n’avait rien d’homophobe. Ce délibéré faisait suite à une affaire de licenciement abusif sur fond d’homophobie.

L’affaire a déclenché un tollé. Un jour, un coiffeur ne s’était pas rendu sur son lieu de travail car il était souffrant. Le jour même, il reçoit par erreur un SMS de sa patronne disant : « Je ne le garde pas. Je ne le sens pas ce mec. C’est un PD. Ils font tous des coups de p… ». Le lendemain, la patronne lui annonçait la rupture de sa période d’essai.

Suite à ce licenciement, l’employé a donc saisi les Prud’hommes. Lors de son jugement, le conseil des Prud’hommes de Paris a bien reconnu le caractère abusif de son licenciement. Mais pas le caractère homophobe du SMS qu’il avait reçu par erreur de sa patronne.

Voici l’argument du conseil : « En se plaçant dans le contexte du milieu de la coiffure, le Conseil considère le terme PD employé par la manager ne peut être retenu comme propos homophobe, car il est reconnu que les salons de coiffure emploient régulièrement des personnes homosexuelles […] sans que cela ne pose de problèmes », écrit ainsi le Conseil des prud’hommes. Comme si traiter un coiffeur de PD était en soi un pléonasme.

« Scandaleux », selon Myriam El Khomri

Jeudi soir, un journaliste de l’association AIDES a publié ces quelques lignes, qui ont fait beaucoup réagir, surtout sur les réseaux sociaux.

De nombreuses associations ont également dénoncé ce jugement et sa justification, notamment l’association « Refuge » qui vient en aide aux personnes homosexuelles rejetées par leur famille.

«Je trouve ce jugement particulièrement scandaleux», a réagi vendredi matin sur RTL la ministre du Travail Myriam El Khomri qui a expliqué venir d’apprendre cette affaire et « ne pas avoir lu l’intégralité » du jugement. Le salarié a fait appel de cette décision et a saisi le Défenseur des droits.

*Image en une : portailbienetre.fr

 

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