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Giselle, un vent de romantisme à l’Opéra Garnier

Les afficionados de ballet attendaient avec énormément d’impatience ce samedi 28 mai depuis l’annonce de la saison 2015-2016 par Benjamin Millepied l’année dernière : après plusieurs années d’absence, Giselle, le joyau romantique du répertoire du ballet de l’Opéra, revient hanter le Palais Garnier.

Giselle, le romantisme en un ballet

Ballet en deux actes sur une musique d’Adolphe Adam, Giselle est l’histoire d’une jeune paysanne qui sombre dans la folie et meurt lorsqu’elle s’aperçoit qu’Albrecht, l’homme qu’elle aime, est en réalité fils de duc et fiancé à une princesse. Elle se réincarne en Wili, un fantôme de jeune fille morte d’amour (ou d’avoir trop dansé, selon les versions), qui hante les forêts allemandes pour se venger des hommes et faire danser celui qui passerait par là jusqu’à ce qu’il meure d’épuisement. Albrecht est pris au piège, mais l’amour est plus fort que la mort et Giselle le soutient toute la nuit, se battant contre l’impitoyable Myrtha, reine des Wilis. Au matin, ces dernières regagnent leurs tombes, Albrecht étant épargné.

Empreint du romantisme en vogue à sa création en 1841 (le livret est inspiré d’un poème de Victor Hugo et est signé Théophile Gautier), le ballet parle donc d’amour, de mort, de créatures fantastiques. Il reste cependant terriblement actuel, abordant en creux les thèmes de la différence sociale, de la trahison, de la jalousie, de la rédemption.

Des représentations belles mais inégales

L’avant-première de Giselle, le 27 mai, était réservée à une salle remplie de jeunes de moins de 28 ans, qui ont tous pu acheter une place à 10€ dans le cadre des avant-premières jeunes mises en place cette saison (LE bon plan pour aller à l’Opéra pas cher, mais les places partent très très vite !). La première, quant à elle, avait tout des grands soirs avec du beau monde dans la salle.

Le casting de ces deux soirées a rempli le contrat, l’étoile Amandine Albisson, qui danse pour la première fois le rôle de Giselle à Paris, étonne par sa maîtrise technique, autant que par une interprétation personnelle et éloignée des clichés qui collent au personnage. Il faut néanmoins déplorer un manque d’alchimie avec son partenaire, le danseur étoile Stéphane Bullion. Ce dernier, malgré quelques beaux sauts, propose une interprétation inégale et peine à convaincre parfaitement.

L'Etoile Stéphane Bullion danse le rôle d'Albrecht dans Giselle. Crédit Michel Lidvac/OnP

L’Etoile Stéphane Bullion danse le rôle d’Albrecht dans Giselle. Crédit Michel Lidvac/OnP

La danse puissante d’Audric Bezard dans le rôle d’Hilarion (le garde-chasse jaloux) et la distinction, la froide élégance de Hannah O’Neill en reine Myrtha, récemment primée par les Benois de la Danse (équivalent des Oscars), ont pour leur part été remarquées et applaudies par le public. Il en est de même, le 28, pour François Alu et Charline Gizendanner dans le Pas des Paysans: lui, qui est déjà plus qu’un espoir pour la compagnie, emporte la salle par des sauts explosifs. Elle, technicienne solide, se tire de toutes les difficultés avec sourire et précision.

En s’arrêtant là, la soirée m’aurait donné entière satisfaction. Il reste pourtant l’impression que l’Opéra de Paris a du mal à se réapproprier sa Giselle, absente de la scène depuis 2009. Alors que le chef d’orchestre joue sur un tempo très lent (et que certains instruments font entendre quelques faussetés), le corps de ballet manque quelquefois un peu d’enthousiasme et d’entrain (ceci expliquant peut-être cela). Les choses semblent s’être améliorées depuis, notamment avec la belle version donnée le 5 juin : une représentation sous le signe de la jeunesse, avec pas moins de cinq prises de rôles. Eléonore Guérineau et Arthus Raveau dansaient le couple principal, pendant que la chouchoute du public, Héloïse Bourdon, se glissait dans le rôle de Myrtha. Paul Marque et Sophie Mayoux, deux jeunes du corps de ballet, ont réalisé un beau passage avec le Pas de deux des Paysans. Soulignons encore que Arthus Raveau a réalisé une belle série de 32 entrechats-six: une démonstration technique impressionnante qui a conquis le public.

Un ballet à voir une fois dans sa vie

Pour découvrir le ballet, rien de mieux que Giselle. Alors, si vous avez la chance de trouver l’une des dernières places en circulation, n’hésitez pas une seule seconde. Dans le cas contraire, retenez bien le titre : voilà un must-see qui vous fera vivre de belles émotions de spectacle vivant, et qu’il vous faudra donc nécessairement aller voir un jour !

Retrouvez une critique détaillée pour ces deux soirées sur mon blog Il danse et il en parle: l’avant-première jeune du 27 et la première du 28.

Et pour vous donner envie, une vidéo de l’acte 2 (avec les Etoiles Myriam Ould-Braham et Mathieu Ganio, et les fameux « entrechats-six »):

[youtube id= »SiQW0nTZWeM »]

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