Le caricaturiste Riss était poursuivi pour injure et provocation à la haine et à la discrimination par le Collectif contre l’handiphobie. Un procès pour lequel il vient d’obtenir la relaxe. Son dessin de Nadine Morano, caricaturée en « fille trisomique cachée » du général de Gaulle avait suscité de vives réactions.
Le Collectif contre l’handiphobie a perdu, ce mardi 10 janvier, son procès contre Charlie Hebdo. Il reprochait à hebdomadaire satirique sa Une sur Nadine Morano, se moquant d’elle en la qualifiant de « fille trisomique cachée » du général de Gaulle. Cette Une survenait peu de temps après les propos très controversés, sur le plateau de l’émission « On n’est pas couché », de la membre du parti Les Républicains (LR) sur la France, un pays « judéo-chrétien, de race blanche » selon elle. Une déclaration qui lui avait valu le retrait de son investiture pour les élection régionales.
Une « provocation à la haine et à la discrimination »
L’auteur du dessin, Laurent Sourisseau, qui a pour surnom Riss, était poursuivi pour « injure » et « provocation à la haine et à la discrimination ». Il a donc été relaxé aujourd’hui par la 17ème chambre (la chambre spécialisée dans les affaires de presse) du tribunal correctionnel de Paris. Lors de son audience, le 18 novembre dernier, le caricaturiste justifiait son oeuvre en arguant qu’il souhaitait se moquer de « l’audacieuse » liaison politique qu’avait fait l’ex-députée de Meurthe-et-Moselle. Morano avait affirmé que ses propos avaient été tenus par le général de Gaulle en personne.
D’autres victimes collatérales
Une fois n’est pas coutume, le journal Charlie Hebdo n’avait pas laissé indifférent, entraînant notamment la réaction de la maman d’une petite fille trisomique. Dans sa lettre ouverte publiée sur Facebook, la mère de famille reprochait à Charlie Hebdo de ne pas s’être rendu compte, en cherchant à atteindre Nadine Morano, que cette une avait aussi fait du mal à tous les proches des personnes atteintes de trisomie 21.