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On a vu pour vous … le début de Bull, saison 2, avec Michael Weatherly

Lancée l’année dernière sur CBS, Bull n’avait pas vraiment convaincu. Les premiers épisodes de la saison 2 donnent pourtant envie de lui laisser une seconde opportunité…

C’est quoi, Bull ? Le Dr Jason Bull (Michael Weatherly) est un psychologue de génie, qui dirige une entreprise intervenant dans les procès. Engagé par un accusé ou s’emparant d’une affaire qui le touche personnellement, il s’appuie sur son intuition, sur la psychologie et sur les moyens technologiques les plus innovants pour profiler les jurés, analyser leurs réactions et prévoir leur comportement. Avec l’aide de son équipe – un avocat, une enquêtrice privée, une informaticienne, un styliste chargé de relooker l’accusé – il sélectionne alors ceux qui seront les plus favorables à son client et seconde la défense, en vue d’obtenir un acquittement. 


A lire aussi : On a vu pour vous … le pilote de Bull, la série de Michael Weatherly (ex NCIS)


Lancée la saison dernière sur NBC, Bull avait au minimum de quoi intriguer : inspirée de la carrière du Dr. Phil (Phil McGraw, qui en est d’ailleurs l’un des créateurs et producteurs.) célèbre aux États-Unis où il a animé sa propre émission, co-produite par un certain Steven Spielberg, Bull retenait surtout l’attention en raison de la présence de Michael Weatherly, tout juste après son départ de NCIS. Et il faut reconnaître que l’acteur fait très vite oublier le rôle de DiNozzo qui l’a rendu célèbre pour se glisser dans la peau du Dr Bull,un personnage charismatique, tenace et charmeur mais volontiers sarcastique. Bref, un rôle qui lui va comme un gant.  

Mais voilà : c’était à peu près tout ce qu’on pouvait retenir des premiers épisodes. Nous n’avions pas été tendres au moment de critiquer le pilote et la suite de la saison 1 nous donnait raison. Au fil des épisodes, l’impression de banalité ne faisait que se renforcer, et les audiences d’abord restées stables commençaient à baisser…

Globalement, Bull n’avait rien d’original : procédural classique, la série présentait chaque semaine une affaire différente, mais toujours construite sur le même modèle. A savoir, un accusé que tout désigne comme le coupable se tourne vers le Dr Bull ; celui-ci comprend d’emblée qu’il est innocent ; avec son équipe, il s’attelle à choisir le meilleur jury possible et à préparer son client pour le procès ; un ou deux rebondissements compliquent l’affaire ; l’enquêtrice met à jour de nouveaux éléments déterminants ; le procès a lieu, l’accusé est acquitté et remercie chaleureusement le bon docteur.

Qu’une série soit classique ne veut pas nécessairement dire qu’elle est mauvaise. Or Bull restait de piètre qualité. Outre la redondance du format et les réminiscences d’une série comme Lie To Me, les affaires traitées étaient déjà vues, les personnages trop lisses et les relations entre eux complètement occultées. On en rajoute ? Une approche psychologique grossière, une réalisation maladroite et une collection de jeux de mots sur le nom de Bull complétaient le tableau.

Saison 1 : Bull et son équipe

 

Au bout de quelques épisodes, on avait l’impression d’en avoir fait le tour. Répétitive et ennuyeuse, Bull était une déception. A fortiori parce qu’on sentait  qu’elle avait du potentiel et que, en dépit de ses innombrables défauts, on tenait quelque chose – une idée centrale, des personnages à approfondir,  une mécanique maladroite mais bien huilée, la possibilité d’aborder des sujets moins convenus… Bref, des promesses non tenues qui faisaient de Bull une opportunité manquée.

Et, tout à coup, les masochistes qui avaient fait l’effort de poursuivre se sont surpris à penser que Bull n’était peut-être pas si mauvaise… L’évolution est apparue progressivement, sans un basculement net, mais suite à l’arrivée de Glenn Gordon Caron (créateur de Clair de Lune et de Medium) en tant que consultant pour le reste de la saison, puis showrunner sur la saison 2. Visiblement, notre homme a pris le… taureau par les cornes (nous aussi, on sait faire des jeux de mots vaseux!). Sous son expertise, Bull s’est ajustée, sans pour autant se renier. Une intrigue hebdomadaire traitée sous un angle légèrement différent (on sort par exemple du tribunal, lorsque le Dr Bull est pris en otage dans son entreprise) ; le passé des personnages qui commence à affleurer (la rencontre de Bull et de Benny, l’avocat incarné par Freddy Rodriguez) ; la vie privée de Bull en arrière-plan… En terme d’écriture, Bull trouvait peu à peu son rythme et son ton, moins sérieux et plus malicieux qu’en début de saison, avec des dialogues drôles et enlevés. On pouvait espérer que ce frémissement se confirmerait en saison 2, et que Bull poursuivrait dans cette voie.

Saison 2 : les mêmes. En mieux

 

Pour l’instant, c’est le cas. Les premiers épisodes de cette nouvelle saison sont excellents, et les 10 premières minutes du season premiere sont déjà nettement supérieurs à tout ce que Bull a pu proposer auparavant. Une séquence d’ouverture prenante, un affaire de meurtre rondement menée, une intrigue rythmée et originale, l’ouverture de plusieurs arcs narratifs comme potentiels fils rouges, les personnages qui se dévoilent peu à peu, un mélange de drama et d’humour extrêmement réussi…  Le deuxième épisode aborde de surcroît un thème délicat – le suicide assisté – sans naïveté et pourtant sans lourdeur. Moins monolithique, la série s’autorise enfin à faire de Bull un personnage plus complexe et faillible – aux prises avec des difficultés financières, notre héros se laisse même manipuler et… se trompe dans la sélection du jury ! (Et oui!)  Autant de petits détails grâce auxquels Glenn Gordon Caron est parvenu à infléchir le ton de Bull, pour lui donner davantage de rythme, de profondeur et de portée.

Fondamentalement, Bull reste un procédural classique – mais cette fois, très bien fait. Autant nous n’avons pas hésité à critiquer le pilote médiocre ; autant nous sommes enchantés de reconnaître que Bull a su rectifier le tir, pour devenir l’une des meilleures séries de ce début de saison dans son genre. Il y a encore du chemin à faire, mais Bull semble avoir une idée claire de la direction à prendre. Cela suffira-t-il à faire remonter des audiences toujours en baisse ? Affaire à suivre…

Bull (CBS)
Saison 2 en cours de diffusion aux États-Unis

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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