Leur premier EP « Ingressum » cartonne sur les plateformes, mais ils gardent la tête froide pour autant, nous sommes allés découvrir l’univers de ces deux jeunes rappeurs.
Ils ont tout juste 18 ans mais déjà une foule de choses à raconter. « Mots passants », un de leurs clips approche la barre des 200 000 vues sur Youtube. Après avoir fait quelques dates, ils s’apprêtent désormais à sortir une nouvelle série de freestyles. Pourtant, le rap n’est pas leur priorité et ils ne semblent pas se rendre compte de leur talent. Curieux d’en savoir plus, c’est chez eux que nous les avons rencontrés, et jamais en manque de textes, ils nous ont même offert un freestyle inédit.
C’est au collège qu’ils ont commencé, influencés aussi bien par Sinik, Lacrim que par un vécu déjà riche. « Nos premiers textes c’était un peu cliché rap », ils le reconnaissent, mais force est de constater qu’ils ont vite appris à se démarquer. Loin de l’imagerie ghettoyouth d’une bonne partie du rap actuel, c’est un message positif qu’ils veulent transmettre. Ils le reconnaissent d’ailleurs, la franchise de leurs textes est sûrement une des raisons de leur succès. Ayant fréquenté un bon nombre d’établissements et côtoyé toutes les classes sociales, ils ont du recul sur les jeunes de leur âge. Porte-paroles d’une génération sans repères, ils cherchent le juste milieu : « notre rap c’est un constat d’échec, mais on peut pas se permettre de faire la morale ». A peine majeurs ils ont déjà fait les 400 coups à Clermont-Ferrand, leur ville natale, mais comme ils nous le disent, ils y ont acquis une certaine maturité.
« Notre jeunesse part en couilles, le feu s’attise on met de l’essence on fait du rap pour s’exprimer, c’est pas qu’une crise d’adolescence »
Pour eux, le rap est un mode d’expression privilégié, un exutoire. A voir leur plume, ils ne peuvent prendre au sérieux les critiques quant au manque de texte recherché de ce genre musical. Ils le disent eux-mêmes d’ailleurs, « le rap appartient plus aux jeunes, ils peuvent pas comprendre, ils avaient le rock nous maintenant on a le rap ». Les thèmes abordés sont variés, tout comme leur ton, qui alterne entre légèreté et dénonciation. Entre « Shinto », leur banger qui mêle punchlines et égotrip, et « Faux loveurs », morceau au refrain chantonné où ils se livrent, il y a tout un monde. Quand on connaît leurs propres goûts musicaux, on comprend assez vite pourquoi : leurs influences sont (très) variées. Jean préfère le rap des années 90, et même la soul, qu’il écoute à la recherche de nouvelles influences. Théo lui est plus actuel, il s’identifie à des rappeurs qui ont des gros textes comme Ninho ou même Nekfeu « à ses débuts, l’époque des freestyles, des open mics ».
Cette culture street ils l’ont, c’est d’ailleurs comme ça qu’ils se sont fait connaître, en se mesurant aux autres, souvent plus âgés et en s’imposant peu à peu à Clermont. Grâce à cela ils ont acquis une grande présence dans leur flow, comme dans le freestyle ci-dessous qu’ils ont plié en une seule prise. Il leur a tout de même fallu quelques temps pour se rendre compte de leur potentiel et s’y mettre plus sérieusement. Ensuite, tout est allé très vite depuis la sortie de leur EP « enregistré dans notre chambre ». Ils ont su bien s’entourer, à l’image de Rec Reality, leur boîte de prod simple et efficace, qu’ils remercient au passage pour la visibilité que celle-ci leur a apportée.
C’est en petit comité qu’ils veulent monter leurs projets, « s’imposer par nous-mêmes pour ensuite faire croquer les potes », une logique qui rappelle le « Que La Famille » qui a assuré le succès planétaire de deux autres frères rappeurs, PNL.
La prochaine étape ? Lyon, que les deux jumeaux veulent « conquérir », en tentant les événements locaux. Bref, comme le traduit le titre qu’ils ont donné à leur projet, « Ingressum », ce n’est que le commencement d’un gros succès, on le leur souhaite.
Découvrez donc leur freestyle exclusif pour VL :
En savoir plus : Écouter leur EP sur Spotify en cliquant ici