Stephan Turk, le bijoutier Nice qui avait tué un braueur, a été condamné ce jeudi soir par la cour d’assises des Alpes-Maritimes. Il écope de 5 ans de prison avec sursis.
Stephan Turk n’ira pas en prison. Il n’a pas tué intentionnellement Anthony Asli a estimé la cour d’assises des Alpes-Maritimes. Le 11 septembre 2013, rue d’Angleterre, dans le centre-ville de Nice, deux minutes et quarante-trois secondes avaient suffi à faire basculer la vie de leurs deux familles.La cour a condamné le bijoutier à 5 ans de prison avec sursis, non pas pour meurtre mais pour « violences volontaires avec arme, ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».
« C’est un soulagement »
« La peine en elle-même je m’en fiche. Il a été reconnu coupable. Maintenant on va pouvoir tourner la page » confiait la grande sœur de la victime, Alexandra Asli, à la sortie du tribunal. Satisfaction aussi du côté de la défense qui ne fera pas appel : « Monsieur Turk m’a dit merci. Cette décision a la couleur d’un acquitement, la même saveur. C’est une espèce d’acquitement « Canada Dry ».
Soutien sur les réseaux
Depuis le début des réquisitions, l’avocate générale laissait entendre qu’elle souhaitait une peine symbolique à l’encontre de ce bijoutier de 72 ans. « S’il est coupable, vous ne pouvez pas ne pas tenir compte des circonstances du vol à main armée qu’il venait de subir. C’est une circonstance atténuante ». La bijouterie de Stephan Turk avait été attaquée par deux individus Le premier, Ramzi Khachroub, l’avait violemment frappé puis tenu en respect avec un fusil à pompe. Il a été condamné à dix ans de réclusion pour ce vol à main armée. Le second, Anthony Asli, avait vidé le coffre de la bijouterie. Il a été tué d’une balle dans le dos alors qu’il prenait la fuite, à l’arrière d’un scooter.
Tout de suite après les faits, Stephan Turk bénéficiait d’un soutien sans précédent : 1,6 million de « like » et 200.000 commentaires sur la page Facebook « Soutien au bijoutier de Nice ». « Comment on rend la justice quand l’opinion publique a déjà rendu son verdict ? » s’interroge Me Philippe Soussi dans sa plaidoirie. La partie civile, comme le ministère public, s’attelle à démontrer que la légitime défense ne tient pas. Me Maturin Lauze revient sur l’enregistrement de la vidéosurveillance où l’on voit le braquage puis la réaction de l’accusé : « cette vidéo est un choc. On est dans une exécution en direct. Il ne se défend pas, il tire sur des fuyards ».