Le décollage était prévu ce mardi, depuis la station russe de Baïkonour, au Kazakhstan. Mais, environ une minute après son lancement, la fusée Proton-M, qui portait trois satellites pour le système de navigation Glonass, a explosé en vol. L’accident a engendré un nuage toxique, mais aucune victime n’est à déplorer.
« Il semble que ce lancement va se solder par une catastrophe. ». Le présentateur de Rossia 24, chaîne de télévision publique, avait vu juste. Quelques secondes après son envol, la fusée russe Proton-M change de trajectoire, puis explose, laissant derrière elle de grandes flammes, puis un épais nuage toxique. L’agence spatiale kazakhe Kazcosmos s’est elle empressée d’annoncer que la catastrophe n’avait « pas fait de victimes ni de dégâts », mais qu’elle avait provoqué une « fuite de combustible ». Le cosmodrome de Baïkonour, lieu de l’accident, a du être en partie évacué, et les lancements depuis cette base sont suspendus pendant deux ou trois mois, selon une source au sein de la station kazakhe. Reste maintenant à trouver la cause de l’explosion, et, d’après The Moscow Times, celle-ci serait liée à une défaillance du propulseur d’appoint. Un incident qui en rappelle d’autres.
La Russie en échec
Depuis plusieurs années, le domaine spatial russe connaît des échecs en cascade. En décembre 2010, trois satellites Glonass étaient retombés dans l’océan pacifique, un problème du à une surcharge de carburant dans le lanceur. En août 2011, un vaisseau spatial cargo avait échoué à rejoindre la bonne orbite, et s’était écrasé sur Terre. C’est donc un nouveau coup dur pour l’agence spatiale russe.
Le système Glonass, dont le lancement a déjà failli par deux fois en trois ans, a été conçu par la Russie pour rivaliser avec le système GPS américain, et le futur système européen Galileo.