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On a vu pour vous… le pilote de Batwoman, envol réussi pour la cousine de Batman

Dernière série apparue dans le Arrowverse, Batwoman arrive à Gotham avec un pilote efficace et prometteur. On vous dit tout maintenant.

C’est quoi, Batwoman (CW) ? Traumatisée après la disparation de sa mère et de sa sœur dans un accident de voiture alors qu’elle était enfant, Kate Kane (Ruby Rose) parcourt aujourd’hui le monde pour se former aux techniques de combat. Après son expulsion de l’académie militaire à cause de sa relation amoureuse avec une de ses camarades, Sophie (Meagan Tandy), elle rêve de rejoindre The Crows, la milice armée que son père Jacob (Dougray Scott) a créée pour protéger Gotham. Car depuis trois ans, la ville a sombré dans le chaos suite au départ inexpliqué de Batman. Lorsque un gang dirigé par Alice (Rachel Skarsten) attaque Gotham et enlève Sophie, Kate revient sauver la femme qu’elle a aimée. Et quand elle découvre que son cousin était en réalité Batman (shocking !), elle décide de reprendre son rôle de justicier et son costume – ajusté à sa taille – pour devenir Batwoman.

Alors que Oliver Queen (Stephen Amell) s’apprête à raccorder l’arc et les flèches de Green Arrow au terme de la huitième saison dont la diffusion va commencer aux États-Unis, voilà qu’une nouvelle venue rejoint la galerie des super-héros de la CW : Batwoman. Inspirée par la relance du personnage d’après les comics signés Greg Rucka et J. H. Williams III, la série a débutée le 6 Octobre dernier avec un pilote efficace, divertissant et prometteur pour la suite. 

Ce n’est pas un hasard si l’on citait Arrow, la mise en place des deux séries ayant quelque chose de similaire. Dans les deux cas, le récit est introduit par la voix off du protagoniste (le procédé est accessoire, bien qu’il soit un peu plus présent et motivé pour une raison précise dans le cas de Batwoman), comporte des flash back, montre deux personnages qui reviennent sauver leur ville après des années d’exil et de formation aux techniques de combat, et qui ont tous les deux leur lot de traumatismes. Le parallèle semble toutefois s’arrêter ici, et Batwoman ne paraît pas se poser en successeure de Arrow

Kate Kane, bad ass et future Batwoman

Reconnaissons que ce pilote, sans être exceptionnel, présente bien la situation et les personnages. La scène d’ouverture, très réussie, montre d’emblée notre héroïne dans une situation périlleuse dont elle se sort admirablement mais sans facilité excessive. Très vite, Kate Kane se dessine avec ses forces, ses fragilités, ses traumatismes familiaux et sentimentaux, mais surprend et séduit aussi avec son sens du sarcasme, qui donne une tonalité un peu différente à la série. Ce qui ne gâche rien, c’est que Ruby Rose possède le charisme et l’énergie nécessaires pour porter le personnage. Elle est tout de suite convaincante et balaye les quelques doutes que certains avaient pu émettre lors de sa première apparition à l’écran, lorsque Batwoman faisait une brève incursion  dans le dernier cross-over en date du Arrowverse (qui, chronologiquement, se déroule après ce pilote.)

Ces quarante minutes présentent aussi à grands traits la situation catastrophique dans laquelle se trouve Gotham, trois ans après la mystérieuse disparition de Batman (et de Bruce Wayne, mais personne n’a fait le lien…) au moment où la ville s’apprête à éteindre un Bat signal devenu inutile. En proie au chaos, livrée aux criminels qui imposent leur loi, la ville ne peut compter que sur la milice armée de The Crows, organisée par Jacob Kane. C’est alors que surgit Alice, grande antagoniste de cette saison, sorte de maniaque à la tête d’un gang s’inspirant de Lewis Carroll. Excentrique, inquiétante et violente, elle fait figure de méchante typique de l’univers de Batman, aurait eu toute sa place dans un série comme Gotham (ou dans le Batman de Tim Burton, soit dit en passant) et s’impose comme une ennemie inquiétante que l’on devine déjà capable de donner du fil à retordre à Batwoman.

Alice, redoutable ennemie de Batwoman

Foisonnant, ce premier épisode laisse enfin entrevoir un axe supplémentaire, susceptible d’enrichir notablement l’intrigue : la complexité des relations de Kate avec les autres personnages. Avec son père qui, pense-t-elle, l’a rejetée après la mort de sa mère ; avec Sophie, qui a préféré caché son homosexualité et fait en outre figure de fille de substitution pour Jacob Kane ; mais aussi, étrangement, avec Bruce Wayne / Batman qu’elle rend responsable de l’accident tragique de sa mère et de sa sœur avant de découvrir que, peut-être, Batman n’était pas en cause… Ajoutons l’inévitable side-kick – ici Luke Fox (Camrus Johnson) fils de Lucius Fox (et futur Batwing ?)

Ah, arrêtons-nous un instant sur l’homosexualité de Kate Kane – beaucoup ayant insisté sur le fait qu’elle était la première super-héroïne ouvertement lesbienne au centre d’une série. Il est vrai que dans Black Lightning et Legends of Tomorrow par exemple, l’orientation sexuelle des personnages gays ou bi est plus anecdotique, alors qu’elle joue ici un rôle important. On ne peut que s’en réjouir, ne serait-ce que parce que  le personnage offre un modèle susceptible de parler à des jeunes en plein questionnement, qui ont enfin une super héroïne à qui ils peuvent s’identifier. Mais on est surtout enthousiaste à l’idée qu’elle assume naturellement sa sexualité : Kate aime les femmes et l’assume sans se poser de question… un peu comme Oliver Queen aime les blondes (Laurel, Sarah, Felicity…) C’est un détail, mais qui change tout. 

Avec un pilote qui introduit bien l’histoire, le contexte et les personnages, mais qui laisse aussi entrevoir des possibilités pour la suite, Batwoman est une bonne surprise. Reste à voir comment la série va s’emparer de tous les éléments à sa disposition pour construire l’histoire de Kate Kane, montrer comment elle devient Batwoman et l’intégrer au ArrowVerse. En attendant, décollage réussi pour Batwoman. 

Batwoman (CW)
Épisodes de 40′ environ.Inédite en France. 

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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