Plus de 20 000 « prédateurs » ont été piégés grâce à Sweetie une fillette virtuelle.
C’est ce qu’a déclaré la branche néerlandaise de l’ONG Terre des hommes, Lundi 4 Novembre. Pour traquer les cyber-pédophiles, l’organisation a usé d’un travail de longue haleine mais s’est également appuyée sur les nouvelles possibilités en termes de création d’images virtuelles. L’opération lancée afin de démontrer aux autorités avec quelle facilité il est possible d’identifier les prédateurs sexuels sur internet s’est déroulée pendant dix semaines. Dix semaines au cours desquelles quatre membres de l’association ont parcouru les forums de discussions sur le web en se faisant passer pour « Sweetie » une jeune fille indonésienne âgée de dix ans.
« Je m’appelle Sweetie, j’ai dix ans. Tous les jours je dois m’asseoir devant une webcam et parler avec des hommes. Ce qu’ils ne savent pas c’est que je ne suis pas réelle. »
L’association aurait pu s’arrêter à cette prise de contact et mettre en avant les divers échanges textuels inappropriés entre Sweetie et les hommes rencontrés sur ces forums. Mais afin de montrer que la pédophilie sur internet ne se cantonne pas à de simples échanges textuels, Terre des hommes est entré en contact par webcam avec les « prédateurs ». Derrière la caméra, pas de fillette en chair et en os bien évidemment, mais une image virtuelle, un avatar tout en 3D réalisé grâce à la technique de capture des mouvements habituellement utilisé par Hollywood. L’opération « Sweetie » de A à Z en vidéo.
Les prédateurs sexuels sur internet, ne prêtent pas attention aux détails.
Bien que la réalisation de l’image de Sweetie ait été finement travaillée, son côté factice n’en demeure pas moins visible pour tout à chacun. Sauf pour les cyber-pédophiles manifestement puisque Terre des hommes se targue d’avoir pu identifier pas moins de 20 000 d’entre eux dont 1 000 ont pu être retracés. L’association souligne que ces hommes proviennent de 71 pays différents et de toutes classes sociales. Or si internet permet des communications mondiales en un clic, il permet également à ces prédateurs d’exercer leurs « tourisme sexuel » aisément, sans barrières, ni frontières.
Selon l’ONU, 750 000 pédophiles à travers le monde séviraient sur internet. L’initiative portée par « Sweetie » est là pour rappeler que la cyber-pédophilie n’est pas un phénomène isolé et qu’il est concrètement possible de démasquer et dénoncer ces agissements. Si l’heure n’est pas à la sanction pénale automatique de toute démarche pédophile sur le web faute de moyens et de coordinations des autorités, il est essentiel d’exercer une pression sur ces conduites et de rappeler qu’internet est loin d’être un monde totalement sécurisé et bienveillant.