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Amy Coney Barrett : le nouvel atout de Trump à la Cour Suprême

C’est le 27 septembre que le président Donald Trump a annoncé le nom d’Amy Coney Barrett pour prendre la place vacante de la Cour Suprême. Ce sera le 3ème juge qu’il nommera à vie dans la plus haute instance judiciaire du pays, asseyant un peu plus son pouvoir.

EDIT : Amy Coney Barrett a été confirmée le 26 octobre 2020 à la Cour Suprême

Qui est Amy Coney Barrett ?

Personnalité catholique très conservatrice, cette juge de 48 ans a un parcours somme toute classique. Après des études à la faculté catholique de droit Notre Dame elle y enseigne pendant quinze ans. Elle devient ensuite l’assistante d’Antonin Scalia. De cet ancien pilier conservateur de la cour suprême décédé en 2016, elle tirera une vision originaliste de la constitution, c’est-à-dire en la lisant comme elle a été pensée lors de son écriture au 18ème siècle.

Amy Coney Barrett était déjà pressentie en 2018 pour intégrer la Cour suprême. Mais Trump la nomma finalement en 2017 à la cour d’appel de Chicago. Fervente soutient de Trump, elle adopte sa politique migratoire, est pour le port d’armes et surtout s’oppose fermement à l’avortement. La religion a une place importante dans la vie de cette mère de 7 enfants dont deux adoptés, qui serait liée à la communauté People of Praise, groupe appliquant des préceptes de vie rappelant l’ouvrage de Margaret Atwood The Handmaid’s Tale.

Une nomination quasi-certaine

Pour sa nomination c’est une véritable course contre la montre qui est engagée afin de confirmer sa place avant l’élection du 3 novembre. Avantage pour les Républicains, c’est à l’un des leurs Lindsey Graham, le président de la commission des affaires judiciaires du Sénat, de fixer le calendrier très court. Celui-ci dispose de 5 semaines pour satisfaire Trump et les quatre étapes obligatoire avant l’investiture. La juge va subir des investigations, puis une audition publique suivie de l’avis de la commission des affaires judiciaires et le vote final du Sénat.

Photo de la cour suprême des Etats-Unis d'Amérique.
La cour suprême est composée de 9 juges nommés par le président des Etats-Unis à vie. (Karen Bleier/ AFP)

L’audition publique retransmise débutera le 12 octobre pour environ quatre jours et le vote de la commission aura lieu le 22. Le Sénat devra donc se prononcer fin octobre. Leur vote ne fait aujourd’hui pas grand mystère, les Républicains possédant 53 sièges sénatoriaux sur 100. Une fois la nomination d’Amy Coney Barrett confirmée, elle deviendra la 5ème femme à la plus haute juridiction du pays et la 6ème juge conservatrice.

Son impact dans la vie américaine

Six juges conservateurs face à trois désignés comme plus libéraux pourrait impacter les États-Unis plus que nous le pensons, notamment sur 3 sujets majeurs.

Tout d’abord le droit à l’avortement, sujet contre lequel la juge Barrett a déjà affiché ses convictions. L’arrêt Roe V. Wade de 1973, du nom de la jeune femme qui contesta la loi du Texas interdisant cette pratique sauf en cas de danger pour la vie de la mère, pourrait être remis en question. De plus 17 affaires relatives au droit à l’avortement seront prochainement traitées par la Cour suprême, leur sort est donc très incertain.

La présence d’Amy Coney Barrett pourrait également toucher l’Affordable Care Act plus communément connu sous le nom d’Obamacare, la couverture santé aux Etats-Unis. La juge ayant dit s’inscrire dans la continuité de son mentor Antonin Scalia, l’Obamacare pourrait être réduit voir complétement supprimé. Et c’est d’autant plus problématique pour les américains que la santé est un sujet crucial au milieu de la pandémie. Les démocrates l’ont bien compris et ils essayent de dynamiser leur base électorale autour, rappelant que le virus a fait plus de 200 000 morts dans leur pays.

Tweet de Kamala Harris, future vice-présidente si Joe Biden est élu.
« Le successeur de Trump au siège du juge Ginsburg, trié sur le volet, le dit clairement : ils ont l’intention de détruire l’Affordable Care Act et surtout Roe. Cette sélection ferait avancer le compte à rebours d’une génération et porterait préjudice à des millions d’Américains. Je m’oppose fermement à la nomination du juge Barrett. « 

Enfin dernier point où la présence de la juge conservatrice pourrait faire la différence, c’est l’élection présidentielle elle-même. Donald Trump l’a inlassablement répété lors du premier débat face à Joe Biden, s’il n’est pas élu il n’acceptera pas les résultats de l’élection. Hors, si les votes sont contestés, c’est à la Cour suprême de trancher comme cela c’est déjà produit en 2000 lors de l’élection de George W. Bush face à Al Gore. Et avoir un juge de plus de son côté si cela se produit, peut faire toute la différence pour Trump, qui aura alors nommé trois des neufs juges à la cour suprême.

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Journaliste VL.
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