Six athlètes français toujours en activité, ont accepté de parler publiquement de leur homosexualité dans un documentaire signé Canal+. Le documentaire « Faut qu’on parle » a été diffusé samedi dernier à 23 heures.
Dès le début du documentaire, après la bande original, on retrouve au piano l’auteur-compositeur-interprète, Eddy de Pretto. Le chanteur qui a fait son coming out en 2017, interprète son titre « Normal » dans une version piano-voix. Cette chanson aux paroles très touchantes, permet d’introduire les témoignages des six sportifs.
Un long projet pour briser un immense tabou
Le média l’Équipe nous révèle qu’il a fallu un an de travail aux journalistes Arnaud Bonnin et Lyes Houhou, pour réaliser ce film d’1h10. La difficulté première était de trouver des sportifs qui acceptent de témoigner à visage découvert, car le tabou est encore très fort dans le milieu.
Ainsi, après un premier échec il y a trois ans, ce sont finalement trois sportifs et trois sportives, âgés de 23 à 38 ans, qui ont acceptés de témoigner. Parmi eux on retrouve, la basketteuse Céline Dumerc, le nageur Jérémy Stravius, l’escrimeuse Astrid Guyart, le rugbyman Jérémy Clamy-Edroux, le patineur artistique Kévin Aymoz et la judokate Amandine Buchard.
Ils suivent tous le même objectif : libérer la parole dans le milieu sportif.
La basketteuse Céline Dumerc
Céline Dumerc est une joueuse française de basket-ball qui évolue au poste de meneuse de jeu. Sous les couleurs du club de Basket Landes depuis 2016, elle explique qu’elle « ne disait jamais rien » au sujet de son orientation sexuelle par peur du rejet de ses coéquipières. Ses doutes furent confirmés, car après son annonce, des filles ne voulaient plus prendre la douche avec la joueuse. Cette dernière déplore qu’on ne fasse pas encore la distinction, entre sa vie intime et son activité professionnelle.
Le nageur Jérémy Stravius
Jérémy Stravius est un nageur français, spécialiste des épreuves de dos, de nage libre et de papillon. Ce médaillé d’or aux Championnats du monde, avait les mêmes craintes que Céline Dumerc, celles que ses relations se détériorent après l’annonce de son attirance pour les hommes. Le sportif de 32 craignait qu’on se fasse de fausses idées sur lui « j’imaginais que certaines personnes allaient se dire, on est dans les vestiaire, il est en train de mater ».
Alors que non, le nageur l’affirme, il faut arrêter de fantasmer sur des fausses intentions.
L’escrimeuse Astrid Guyart
Astrid Guyart est une escrimeuse olympique française, multimédaillées dans le monde et sur le continent. Elle fait partie de l’équipe de France de fleuret dames et elle témoigne de la pression du vestiaire. La sportive pointe du doigt les blagues homophobes qui sont devenues ordinaires, et les personnes qui mènent des fausses « rumeurs ». Ainsi, selon Astrid Guyart « il faut se sentir prêt » pour faire son coming out, car la réaction des autres peut être difficile à affronter.
Le rugbyman Jérémy Clamy-Edroux
Jérémy Clamy-Edroux décrit la même gêne dans les douches. Le sportif se sent obligé de regarder le plafond ou de se tourner contre le mur, afin que « rien ne soit mal interprété » explique-t-il. De même pour les insultes homophobes qu’il est obligé de supporter avant les matchs, du type « on va les enculer ces pédés ».
Le patineur artistique Kevin Aymoz
Kevin Aymoz est un patineur artistique français et un quadruple champion de France (2017, 2019, 2020 et 2021). Après avoir été déscolarisé à deux reprises car il ne « supportait plus le regard des autres », il dû se confronter aux critiques sur sa passion. Certains lui reprochait d’être « une tapette » car son sport ne serait pas suffisamment masculin.
La judokate Amandine Buchard
Pour finir, Amandine Buchard, judoka française de 25 ans est la seule sportive de ce documentaire à avoir révélé publiquement son homosexualité. La jeune femme s’affirme par cette phrase « tu m’aimes ou tu m’aimes pas, point barre ». Elle annonce être heureuse dans sa vie car elle est en accord avec elle-même.