TF1 a diffusé hier soir le dernier épisode de Lucia Passaniti dans Ici tout commence. On vous explique pourquoi le dernier face à face entre Teyssier et Noémie est juste « parfait ».
« Qu’est ce qu’elle aura pu me faire chier pendant des années ! Putain de diva ! Putain de talent aussi ! Le problème c’est qu’il n’y a qu’elle qui le sait pas […] La talent ça s’assume«
Voilà en quelques mots, le dernier face à face entre Teyssier et Noémie dont la conséquence sera que le chef va la recommander dans un grand restaurant à Singapour.
Cette séquence marque la fin de longues années de face à face tendu entre ces deux personnages, unis au début de la série par un terrible secret.
Noémie subit durant de longs mois le harcèlement moral du chef pâtissier. C’est même ainsi qu’on les découvre, d’abord dans Demain nous appartient, puis dans Ici tout commence. Et dans cette dernière séquence, on a à la fois l’essence d’un personnage devenu iconique dans la série, Teyssier, « un connard juste » qui assume son « positionnement » pédagogique : « Je t’ai pas fais chier pendant des années pour que tu gâches dans un snack de plage » ; mais on a également le talent de deux comédiens qui s’exprime pleinement.
D’abord Lucia Passaniti dont le personnage n’a objectivement pas toujours été gâté par les intrigues, qui a beaucoup pleuré dans la série. Jamais la comédienne n’est aussi bonne que lorsqu’elle joue l’émotion sur un fil. Dans cette scène, malgré les souffrances endurées, on sent tout la reconnaissance qu’elle a cherché dans les yeux de celui qui l’a formé. C’est beau car c’est jamais trop, juste ce petit quelque chose dans le regard (à l’image des petites expressions sur le visage à l’énoncé des qualités de son dessert). Certes le départ de la comédienne est rapidement expédié d’un point de vue scénaristique mais juste pour ces quelques moments, on se dit que ça vaut le coup.
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Et puis il y a Teyssier. Spontanément, avant de voir la scène, on se dit que ça peut être too much que cette « promotion » vienne de lui. Et ça aurait pu. L’avantage est que c’est bien écrit. Il faut donc saluer le travail des auteurs dont on ne rappellera jamais assez qu’ils ont « peu de place » dans le feuilleton quotidien pour sortir ce genre de moment précieux. Ils l’ont pourtant fait. En quelques lignes, parce que ça vient de lui, ils « reconstruisent » Noémie (qui a tant souffert) sans jamais sacrifier ni trahir le personnage de Teyssier qui ne renie pas ce qu’il est ni ce qu’il fait : « Ca aurait été mauvais, je me serais fait un plaisir de la démonter« . Même dans les moments d’émotion, il doit rester ce qu’il est tout en apportant ce qu’il faut d’évolution pour que le personnage ne reste pas prisonnier de son statut de méchant. Et pour ça, il faut certes l’écriture précise et juste d’auteurs, mais surtout ce qu’un comédien fait de ces lignes. Par son jeu fin, intelligent, subtile, Benjamin Baroche confirme une fois de plus qu’il est un grand car il réussit à démontrer la puissance de son jeu dans un cadre restreint (on tourne vite sur un feuilleton quotidien, on ne le dira jamais assez). Tout y est : les mots posés où il faut, un regard qui n’assume pas totalement de devoir complimenter mais qui assume sa fierté, enfin un sourire léger envoyé avant de partir.
« Le talent ça s’assume » et il en faut pour donner autant en aussi peu de temps. Car il s’agit bien de ça : « donner ». Benjamin Baroche ne fait pas que jouer, il donne beaucoup à ses partenaires et comme Teyssier, les pousse donc à se dépasser.
