Elisabeth Borne s’est exprimée mardi 10 janvier, confirmant un report progressif de l’âge de départ à la retraite à 64 ans en 2030, afin de « garantir l’équilibre du système »
Le report de l’âge de départ à la retraite à 65 ans était une mesure phare du programme d’Emmanuel Macron. Finalement, l’âge légal pour un départ à la retraite ne sera qu’à 64 ans, ce qui n’empêche pas les partis de gauche, le Rassemblement national et l’ensemble des syndicats de salariés à fermement s’opposer à cette réforme. Une grève est déjà prévue par les syndicats le 19 janvier. Cependant c’est avec cette réforme que l’Etat espère combler les 13, 5 milliards de déficit que le régime des retraites aurait connu en 2030. Le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le maire, a confirmé que cette réforme apportera près de 18 milliards d’euros en 2030 aux caisses de retraites. Ce qui laissera plus de 4 milliards d’euros qui serviront à financer les mesures d’accompagnement, c’est à dire les départs en retraite anticipés pour inaptitude ou invalidité.
1. L’âge légal de départ progressivement repoussé à 64 ans
À partir du 1er septembre, l’âge légal de départ à la retraite sera relevé progressivement de trois mois par an pour atteindre 64 ans en 2030 au lieu de 62 ans. Cela signifie qu’à la fin du quinquennat du président Macron, il faudra avoir 63 ans et 3 mois pour partir en retraite. En fonction de votre situation voici un simulateur créé par le groupe d’intérêt public Info Retraite pour voir ce qui s’applique ou change pour vous ou pas : suisjeconcerne.info-retraite.fr.
2. L’allongement de la durée de cotisation avancé à 2027
Une mesure préalable, la loi Touraine de 2014 prévoyait déjà un allongement de cotisation pour les personnes nées en 1973. Cette mesure prévoyait de cotiser pendant 43 ans à partir de 2035 pour atteindre une retraite à taux plein, c’est désormais à partir de 2027 que les gens devront cotiser durant 43 années, pour obtenir cette précieuse retraite à taux plein.
3. Dispositif « carrières longues »
Cette annexe du report de l’âge légal pour partir en retraite permet de protéger les carrières commencées jeunes, afin « qu’aucune personne ayant commencé à travailler tôt ne soit obligée de travailler plus de quarante-quatre ans ». Ainsi, la ministre a précisé que l’âge de départ restera à 58 ans pour ceux qui ont commencé à travailler très tôt avant 16 ans, à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler entre 16 et 18 ans, et à 62 ans pour ceux qui ont commencé leur carrière professionnelle avant 20 ans.
4. Extinction des principaux régimes spéciaux
Elisabeth Borne a expliqué que « les nouveaux embauchés à la RATP, dans la branche des industries électriques et gazières et à la Banque de France » seront notamment affiliés au régime général pour la retraite. En outre, le gouvernement veut créer un « index séniors » ce qui déplait fortement au patronat. En effet la France est un des pays d’Europe ou les plus de 60 ans travaillent le moins, par conséquent « l’index senior » permettrait une transition plus souple entre le travail et la retraite. La première ministre a précisé : « Nous permettrons ainsi à ceux qui le souhaitent de passer à temps partiel deux ans avant l’âge légal de départ en liquidant une partie de leur retraite. Nous allons aussi rendre le cumul emploi-retraite plus simple et créateur de droits nouveaux« .
5. Revalorisation des « petites pensions »
La retraite minimum pour les carrières complètes va être augmentée à 85 % du smic. Cela représente « près de 1 200 euros par mois dès cette année » pour les futurs retraités ainsi que les actuels ayant une carrière complète, a précisé mardi Élisabeth Borne. Elle a ajouté que cette mesure fera beaucoup de bien à de nombre de nos ainés, elle a ajouté « Près de deux millions de petites retraites vont être augmentées ».