Israël est la cible d’une attaque massive et soigneusement coordonnée du Hamas depuis samedi matin. Cette attaque inattendue a pris de court les forces de sécurité israéliennes. Cette opération peut durer et mettre en péril toute la région.
C’est dans l’horreur que le peuple israélien s’est réveillé samedi 7 octobre après une attaque du Hamas. Israël n’a pas attendu pour riposter et a causé de nombreuses pertes du côté de Gaza. En Palestine ou en Israël, le bilan humain est déjà lourd et continue d’augmenter…
Qu’est-ce que le Hamas ?
Le Hamas est le « Mouvement de la résistance islamique » en Palestine. Il est issu de la branche jordanienne des Frères musulmans. Fondé en décembre 1987, au tout début du premier soulèvement palestinien appelé « intifada », c’est un mouvement islamiste, nationaliste et antisioniste qui vise la destruction de l’Etat d’Israël. Cet objectif s’inscrit dans sa charte fondatrice. Comme pour la libération des territoires occupés et la création d’un Etat palestinien théocratique dans les frontières de 1967, avant la guerre des Six-Jours.
Le Hamas juge la paix avec Israël inutile. Il prône la lutte armée pour laquelle sa branche militaire, les brigades Ezzedine Al-Qassam, a été fondée en 1991. Le Hamas est considéré comme une organisation terririste par les Etats-Unis et l’Union européenne. Depuis juin 2007, le Hamas dirige et contrôle la bande de Gaza. D’ailleurs, il avait remporté les élections législatives de janvier 2006.
Quelle est cette opération ?
Elle a commencé le samedi 7 octobre à l’aube. L’offensive a été lancée en plein shabbat, 50 ans plus un jour après la guerre du Kippour, un symbole qui n’est pas un hasard. Vers 6h35, des milliers de roquettes s’abattent sur Israël. Quelques minutes plus tard, plusieurs membres de l’organisation terroriste ont réussi à atteindre la ville de Sdérot, non loin de la frontière avec la bande de Gaza. Aux alentours de 7h12, le Hamas publie sur ses réseaux sociaux les premières images de civils israéliens tués. Toute la journée, les islamistes ont exhibées ces dizaines de victimes.
À 7h40, les autorités israéliennes confirment que le Hamas a franchi la frontière. Les combattants postent les vidéos de leur incursion, pour créer un climat de terreur chez les Israéliens. Le Hamas attaque avec des drones, les combattants débarquent en parapente mais aussi par bateaux. Ces incursions vont concerner plusieurs villes et plusieurs Kibboutz (type de village collectiviste) de l’État hébreu. Dans le kibboutz de Reim, un festival de musique électronique est la cible de tirs de roquettes et d’une attaque aux armes à feu. L’attaque a fait 260 morts et plusieurs otages. Peu avant 9 heures, une vidéo d’un jeune israélien pris en otage est diffusée. L’après midi, ce sont des soldats israéliens qui sont sortis de leurs chars et traînés au sol. Puis, les hommes du Hamas paradent dans Gaza au volant de véhicules volés aux Israéliens.
C’est l’attaque la plus meurtrière qu’Israël connaît sur son territoire depuis sa création. Le pays s’est déclarée en guerre dimanche contre le Hamas après cette offensive.
Quel est le bilan humain ?
Le Hamas s’est emparé d’équipements militaires israéliens et a pris des otages civils. Selon le gouvernement israélien, ce sont « Plus de 100 prisonniers » qui sont entre les mains du Hamas. L’armée israélienne n’a pas tardé a riposter. Elle a lancé des frappes aériennes et déclenché l’opération « Sabre de fer », détruisant des bâtiments présentés comme des « centres de commandement » du Hamas à Gaza. Les frappes ont visé 426 cibles, dont des tunnels et d’autres infrastructures à Gaza, selon le porte-parole de l’armée, Richard Hecht.
Du coté israélien, on dénombre plus de 700 personnes tuées et 2150 blessées. L’armée a publié les noms de 26 soldats tués. Dans la bande de Gaza, 560 Palestiniens ont été tués et 2900 autres blessés, selon les responsables palestiniens de la santé. « Plus de 500 cibles » du Hamas et du Djihad Islamique palestinien ont été touchées dans la nuit de dimanche à lundi par des frappes aériennes et des tirs d’artillerie dans la bande de Gaza, a annoncé l’armée israélienne.
Comment réagit la communauté internationale ?
D’abord, il faut savoir que de nombreux pays considèrent le mouvement palestinien comme terroriste. Parmi ces pays, on retrouve les Etats-Unis, l’Union européenne ou encore la Grande-Bretagne.
L’Autriche coupe momentanément son aide financière à la Palestine, qui s’élève à environ 19 millions d’euros, a déclaré aujourd’hui le ministre des affaires étrangères, Alexander Schallenberg. « L’ampleur de la terreur est tellement horrible que nous ne pouvons pas reprendre le cours normal des choses. Nous allons donc geler tous les paiements de la coopération autrichienne au développement pour le moment », a-t-il affirmé à la radio ORF, selon l’agence Reuters.
Le gouvernement chinois, quant à lui, a annoncé lundi condamner les actions portant atteinte à des civils, après les affrontements entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mao Ning, affirme que « La Chine est très préoccupée par l’escalade continue du conflit israélo-palestinien ». Il ajoute que Pékin « rejette et condamne les actions portant atteinte aux civils ».
Les quinze Etats membres du Conseil de sécurité de l’ONU se sont réunis dimanche à huis clos après l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël. Les Etats-Unis réclament une condamnation unanime du mouvement terroriste. Cette demande n’a pas vu le jour.
Aujourd’hui, le haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères Josep Borrell annonce dans un tweet qu’il « convoquera demain une réunion d’urgence des ministres des affaires étrangères de l’UE afin d’examiner la situation en Israël et dans la région ».
Le président ukrainien s’est exprimé sur X (ex-Twitter) pour condamner l’attaque du Hamas sur le territoire de l’Etat hébreu. « Personne ne pourra oublier ce que les terroristes ont fait en Israël. Des milliers de missiles contre des villes pacifiques. Ils ont tiré sur des voitures civiles. Des hommes, des femmes et des enfants. Personne n’a été épargné. Des rues ensanglantées. Des otages. Les terroristes eux-mêmes ont partagé les images de leurs atrocités et en étaient fiers« , a-t-il exprimé.
Le soupçon autour de l’Iran
La mission iranienne auprès des Nations unies affirme que Téhéran n’a pas de lien dans l’attaque menée par le Hamas. Dans un communiqué de The Guardian, les diplomates iraniens réitèrent leur soutien au mouvement islamiste: « les mesures résolues prises par la Palestine constituent une défense tout à fait légitime contre sept décennies d’occupation oppressive et de crimes odieux commis par le régime sioniste illégitime ».
Ce lundi, le porte-parole de la diplomatie iranienne affirme que « Les accusations liées au rôle de l’Iran » dans l’offensive du Hamas contre Israël « sont fondées sur des motifs politiques » Il défend aussi que Téhéran n’intervenait pas « dans les prises de décision d’autres nations, y compris la Palestine ».