C’est le 11 décembre que l’on pourra découvrir Saint-Ex, le nouveau film sublime avec Louis Garrel, découvert en clôture du festival CreaTVty.
En 1930, Antoine de Saint-Exupéry est pilote de l’Aéropostale en Argentine. Quand Henri Guillaumet, son meilleur ami et le meilleur pilote de l’Aéropostale, disparaît dans la Cordillère des Andes, Saint-Ex décide de partir à sa recherche. Cette quête impossible l’oblige à se dépasser, en faisant de sa capacité à rêver sa plus grande force…
L’essentiel
Antoine de Saint-Exupéry, un nom qui convoque l’imaginaire de millions de personnes dans le monde depuis que l’on a découvert après sa mort son livre sublime Le petit prince.
En 2024, on commémore les 80 ans de sa disparition et pour terminer cette année, le cinéma français lui rendra un vibrant hommage grâce au nouveau long métrage de Pablo Agüero qui voulait ainsi réaliser un « film d’aventure pas comme les autres » comme il l’a expliqué en clôture du Festival CreaTVty où il était invité à présenter le film pour la première fois au public français en présence de celui qui donne vie à cet écrivain de génie, Louis Garrel. A ses côtés, dans un casting assez réduit, voire même minimaliste, on retrouvera Vincent Casset (Henri Guillaumet), mais aussi Diane Kruger (Noëlle Guillaumet).
Le réalisateur nous offre – car c’est bien un pur cadeau que l’on découvre – un film bouleversant et sublime.
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On aime ?
Si de prime abord, le film a visuellement quelque chose de très perturbant, où l’image est une sorte de mélange entre le film, le dessin et l’animation, on est rapidement plongé dans un film à la beauté pure et c’est une véritable invitation à un voyage extrêmement sensoriel auquel nous convie Pablo Agüero. Une histoire où l’émotion est là à tous les instants.
Saint-Ex adopte rapidement un style à la fois épuré et complexe, où les personnages semblent prendre le pas sur tout ce qui les entoure. Le film s’ouvre sur une très longue séquence où l’on assiste à une mission qui semble habituelle pour Guillaumet et Saint-Ex mais durant laquelle déjà, comme préfigurant ce qui adviendra ensuite, les deux hommes testent les limites de l’aviation, comme une sorte de rodéo aérien qui leur permettrait de dépasser leurs limites. Guillaumet s’y montre plus pragmatique, plus mature sans doute, quand Saint-Ex a déjà en lui les traits de personnalité d’un poète qui se fait comprendre à base d’images, mentale comme dessinée. Ce qui confère au personnage quelque chose de particulier et d’immédiatement attachant. Cette (longue) séquence d’introduction au dessus de l’océan est un moment tellement hors du temps qu’on en oublie sa longueur et le fait qu’elle ne contribue qu’à lancer le film.
La seconde partie du film – qui raconte un passage très connu de la vie de Guillaumet – a des allures de lutte contre le capital pour sauver l’Aéropostal, mais aussi et surtout de conte absolument parfait où l’amitié est au centre de tout, entre deux hommes prêts à se dépasser pour se sauver mutuellement et ce, malgré le vieil adage qui dit que le courrier prime sur tout. Dans une course folle, Guillaumet puis Saint-Ex vont dépasser leurs limites et celle de l’aviation pour sauver ce qui peut l’être. Dans des décors et une lumière qui donnent au film des allures de rêve éveillé, l’aventure se déroule sous nos yeux avec un Pablo Agüero qui filme ces hommes, leur avion, et la manière dont ils se dépassent comme on on filmerait de redoutable astronautes embarqués dans la conquête de l’espace – certains espaces au dessus des Andes ont par bien des aspects des allures de sol lunaire – un aspect renforcé par la bande originale en tout point sublime de Saint-EX.
Avec au final un film assez court face aux standards actuels (il ne fait QUE 98 minutes), Pablo Agüero nous livre un film étourdissant qui nous secoue, nous chavire et nous bouleverse, comme embarqués que nous sommes dans un film qui composerait les pages d’un livre de Saint-Exupéry. Une merveille !
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Saint-Ex en salles le 11 décembre 2024