Après six mois d’absence, Rendez-vous en terre inconnue revient sur France 2. Pour son grand retour, l’émission se réinvente avec une nouvelle présentatrice : Laury Thilleman. Pour son premier épisode, elle part en Patagonie, à la pointe sud du Chili, accompagnée du chef Cyril Lignac. Ensemble, ils s’aventurent sur l’île sauvage de la Terre de Feu, à la rencontre des derniers représentants d’un mode de vie ancestral : les gauchos.
Le retour de Rendez‑vous en terre inconnue
Rendez-vous en terre inconnue signe son grand retour sur France 2 après six mois d’absence. Pour l’occasion, le programme présente une nouvelle figure aux commandes : Laury Thilleman. Pour sa première aventure, l’ex-Miss France accompagne le chef Cyril Lignac dans les paysages spectaculaires de la Patagonie chilienne, jusqu’à la Terre de Feu, où ils vont à la rencontre des derniers gardiens d’une culture emblématique d’Amérique du Sud : les gauchos.
Dans ce trente-sixième numéro, le tournage les conduit sur les vastes plaines patagoniennes, où ils croisent des troupeaux de vaches, chevaux, moutons ou alpagas, et observent des pratiques agricoles ancestrales. Cyril Lignac, visiblement à l’aise avec ce retour aux origines rurales, découvre cette vie à cheval aux côtés de gauchos qui perpétuent, au cœur d’un territoire hostile, un mode de vie presque disparu. « Je suis né à la campagne ! Ça, c’est rien, c’est l’agriculture », déclare le chef.
Sur l’île de la Terre de Feu, la rencontre aura lieu notamment avec Wilky, un dresseur de chevaux, et sa fille Kamelia, qui s’efforcent de maintenir intacte une part de l’âme gaucha dans un contexte où le changement climatique, la modernisation et les pressions extérieures menacent les équilibres. Ce face‑à‑face entre deux mondes, celui du voyageur occidental et celui du gaucho, s’annonce riche en émotions, en échanges et en réflexion sur la préservation des traditions.
Qui sont les gauchos ? Origine, histoire et signification
Le terme gaucho (ou gaúcho en portugais) désigne traditionnellement les gardiens de troupeaux des grandes plaines d’Amérique du Sud (la pampa), notamment en Argentine, en Uruguay, au sud du Brésil, et dans certaines régions du Chili et du Paraguay. L’émergence du gaucho remonte aux XVIIIᵉ et XIXᵉ siècles, à une époque où les vastes territoires du Río de la Plata (Argentine et Uruguay) et de la Pampa étaient peu peuplés, avec de nombreux troupeaux et chevaux « sauvages » laissés à eux-mêmes.
Les premiers gauchos étaient souvent des individus libres, parfois métissés d’ascendance indigène et espagnole, vivant en marge, chassant ou récupérant le bétail errant.
Avec le développement des grandes estancias (grandes exploitations agricoles) aux XIXᵉ et XXᵉ siècles, les gauchos évoluent vers des fonctions salariées : gardiens de troupeaux, maîtres du bétail, cavaliers experts, parfois propriétaires très modestes. Ils jouent aussi un rôle important pendant les guerres et conflits : leurs compétences de cavaliers aguerris, leur connaissance du terrain et leur autonomie leur confèrent une valeur stratégique.
Le mode de vie des gauchos
Même aujourd’hui, dans certaines régions reculées de Patagonie, des familles continuent de perpétuer les traditions gauchas : s’occuper du bétail, vaccination, contrôle sanitaire et tri des animaux, dresser les chevaux, surveiller les pâturages sauvages. Le rythme de vie est dicté par le bétail, les saisons, les pâturages. Les gauchos doivent aussi faire face aux contraintes environnementales telles que le froid, les vents, la difficulté d’accès, les ressources limitées.
La tenue traditionnelle du gaucho se compose de plusieurs éléments emblématiques. Les bombachas, un pantalon ample et confortable, sont conçues pour faciliter la monte à cheval. Le poncho, quant à lui, sert à la fois de protection contre les intempéries et de couverture. Les gauchos portent également un chapeau ou un béret, selon les régions, pour se protéger du soleil ou du froid. Enfin, une ceinture large ou un ceinturon, souvent orné de motifs, permet de glisser le facón, un grand couteau polyvalent, ainsi que d’autres outils indispensables au quotidien.
Côté alimentation, le gaucho consomme traditionnellement une forte proportion de viande, notamment grillée à la manière de l’asado, accompagnée parfois de chimichurri. Il boit aussi beaucoup de maté, boisson traditionnelle partagée selon des rituels d’hospitalité.
Au‑delà du travail, la culture gaucha repose sur des valeurs fortes : autonomie, débrouillardise, solidarité, hospitalité et lien à la nature. Par ailleurs, de nombreuses fêtes traditionnelles célèbrent les gauchos : par exemple, à San Antonio de Areco (Argentine), un festival annuel honore ces cavaliers avec des défilés équestres, des démonstrations de dressage et des jeux de compétence.
Les gauchos menacés ?
À l’ère moderne, le mode de vie traditionnel des gauchos est de plus en plus menacé. La clôture des terres, l’industrialisation de l’élevage, l’emprise des grandes exploitations agricoles, l’urbanisation, la mécanisation et le changement climatique compliquent l’exercice de ce métier ancestral. Dans certaines régions reculées de Patagonie et de la Terre de Feu, des familles continuent de résister et d’adapter leur mode de vie à la modernité, tout en préservant l’identité gaucha.
C’est dans ce contexte que Laury Thilleman et Cyril Lignac partent à la rencontre de ceux qui incarnent encore, au quotidien, une tradition en voie d’oubli. L’émission devient alors un trait d’union entre deux univers : celui du voyage et du récit télévisé, et celui d’un patrimoine vivant, à la fois précieux et menacé. Elle offre au public un regard sensible sur ce que signifie être gaucho aujourd’hui : un mode de vie profondément ancré dans la terre, guidé par la nature, et porteur d’un héritage à préserver.