Chimène Badi a attendu plus de vingt ans pour comprendre ce qui la rongeait. À 43 ans aujourd’hui, l’artiste franco‑algérienne a levé le voile sur plusieurs troubles méconnus : hypersensibilité diagnostiquée, troubles alimentaires et combat contre la pression médiatique.
Une carrière éclatante derrière des difficultés masquées
Chimène Badi s’est faite connaître en 2002 lors de la première saison de Popstars, avant d’exploser l’année suivante avec « Entre nous », disque vendu à 1,2 million d’exemplaires. Suivront des tubes cultes comme « Je viens du sud », « Le jour d’après », ainsi que des duos avec Johnny Hallyday, notamment « Je te promets » sur sa tournée des stades.
Pourtant, derrière ce succès se cachait un terrain fragile : Chimène Badi évoque avoir souffert d’anorexie et de boulimie, s’être sentie « malade », et même avoir perdu trente kilos dans des phases de « hauts et de bas ».
Les troubles alimentaires : anorexie et boulimie
Les troubles alimentaires, comme l’anorexie et la boulimie, sont des maladies complexes qui affectent le rapport à la nourriture et l’image de soi. L’anorexie se traduit par une restriction volontaire et excessive de l’alimentation, entraînant souvent une perte de poids importante et des risques graves pour la santé physique et mentale. La boulimie, quant à elle, se caractérise par des épisodes de suralimentation suivis de comportements compensatoires, comme le vomissement ou l’usage excessif de laxatifs.
Dans le cas de Chimène Badi, ces troubles ont marqué sa vie pendant plusieurs années. Elle évoque avoir été « malade », perdu trente kilos et traversé des phases de hauts et de bas, illustrant combien ces pathologies peuvent perturber profondément le quotidien, même lorsqu’on mène une carrière publique et exigeante. Ces troubles sont souvent accompagnés de souffrance psychologique, d’hypersensibilité et d’une pression constante liée à l’image corporelle, ce qui explique pourquoi le soutien et la prise en charge sont essentiels.
Hypersensibilité, diagnostic tardif et libération
En 2023, lors d’une interview accordée à Purepeople, Chimène Badi explique avoir été diagnostiquée hypersensible il y a deux ans. « J’ai compris qui j’étais, pourquoi les émotions prenaient une place aussi forte chez moi », confie la chanteuse.
Selon ses confidences, ce trouble, qui toucherait environ un Français sur trois, explique ses réactions intenses, ses doutes, la pression ressentie dans son métier et les attentes permanentes sur son physique. « Je vais bien parce que je ne suis plus esclave de plein de choses… Je me suis libérée du regard des autres… », explique-t-elle.
Pour Chimène Badi, prendre conscience de cette condition a été un tournant. Moins d’angoisse, plus d’affirmation de soi, et une volonté d’être comprise comme artiste plutôt que réduite à une image.
Un message de sensibilisation et d’encouragement
Chimène Badi utilise désormais sa notoriété pour parler ouvertement de ses expériences et sensibiliser le public aux troubles alimentaires et à l’hypersensibilité. Elle rappelle que ces conditions sont loin d’être rares et que beaucoup de personnes en souffrent en silence. « Il est important de comprendre que demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse », souligne-t-elle.
À travers ses témoignages, elle promeut la bienveillance envers soi-même et les autres, tout en soulignant l’importance de la prévention, du soutien psychologique et de l’écoute, particulièrement dans un environnement médiatique qui scrute sans relâche l’apparence et la performance.