Marine Le Pen n’a pas su convaincre suffisamment de députés pour former un groupe au Parlement européen. L’hétérogénéité des positions sur différents thèmes a fortement remis en cause la capacité des partis populistes ou d’extrême-droite à s’unir pour nuire à l’Union Européenne.
Marine Le Pen a triomphé lors des élections Européennes du 24 mai dernier mais le succès pourrait être de courte durée. En effet, la fille de Jean-Marie Le Pen pourrait sortir perdante de la course à la formation d’un groupe anti-UE à l’Assemblée Européenne. Le 24 Juin était la date butoir et la présidente du Front National n’a pas réussi à s’assurer le soutien de six autres partis similaires pour créer un groupe officiel.
Le vice-président du Front National, Florian Philippot, a annoncé et estimé qu’il ne serait « pas dramatique » que les 24 eurodéputés du FN ne fassent pas parti d’un groupe officiel. Il précise que « [Le FN a] une mission aux Parlement européen, [eux] les élus patriotes, c’est de défendre en toutes circonstances les intérêts de la France et des Français. » Cet échec remettrait la direction du groupe europhobe et/ou populiste au dirigeant du parti anglais UKIP et à son leader Nigel Farage. Celui-ci avait refusé de se rallier à l’alliance de Marine Le Pen, en proclamant que le FN avait encore « du racisme et de l’antisémitisme dans son ADN ». Il est vrai que les récents propos de Jean-Marie Le Pen à propos du chanteur Patrick Bruel, peuvent effrayer les partis politiques non affiliés à l’extrême-droite, comme le UKIP, et confirmer une tendance raciste que Marine Le Pen essaie tant bien que mal de supprimer.
Pour avoir un groupe officiellement reconnu à l’assemblée européenne, il faut rassembler au moins 25 eurodéputés d’au moins sept pays différents. L’avantage d’être un groupe officiel à l’Assemblée est que le temps de parole est plus important, les meilleurs postes leur sont attribués au sein des Commission et ces groupes peuvent revendiquer davantage de fonds pour financer leur gestion.
Le FN est déjà l’allié de quatre autres partis : Le Parti pour la liberté de Geert Wilders aux Pays-Bas, La Ligue du Nord en Italie, le Parti autrichien de la liberté et le Vlams Belang en Belgique, réputé pour être extrêmement xénophobe. Deux autres partis devraient rejoindre l’alliance dont le parti polonais Nouvelle Droite dirigé par Janusz Korwin-Mikke qui a déclaré que «Hitler n’était pas au courant de l’extermination des Juifs». L’alliance risque fortement de se diviser si certains de ses membres continuent d’avoir des propos antisémites, d’autant plus que les forces europhobes sont déjà divisées. Leur capacité à ajourner ou à faire avorter des projets de lois européens sera donc fortement hypothéquée.