Après les syriens, les érythréens représentent la deuxième communauté de migrants qui tentent de traverser la Mer Méditerranée afin de rejoindre l’Europe. Selon le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies (OHCHR), près de 5000 érythréens quittent leur pays tout les jours. L’Érythrée est petit pays d’Afrique de l’est assez méconnu du grand public. Ce dernier est né d’un conflit qui a opposé le gouvernement éthiopien à des mouvements séparatistes érythréens, de septembre 1961 à mai 1991 et qui a abouti a la proclamation d’un nouvel État érythréen le 28 mai 1993. Depuis cette date, l’Érythrée est devenu l’une des pires dictature du monde.
Habituée au bas des classements concernant le respect des droits de l’homme, la liberté de la presse et l’indice de démocratie, l’Érythrée est un véritable lieu de cauchemar : tortures, arrestations et emprisonnements arbitraires, disparitions de dissidents, contrôle total des médias par l’Etat, persécutions religieuses, service militaire obligatoire pouvant se prolonger indéfiniment dans le temps … Si le système de la Corée du Nord semble avoir été plutôt compris par les analystes, les mécanismes qui permettent au régime érythréen, que l’on peut qualifier de dictatorial, d’anachronique et d’ultra-repressif de se maintenir semblent plus obscurs.
UNE POPULATION SOUS CONTRÔLE
L’Etat érythréen et son président Isaias Afwerki se reposent sur de très nombreux mécanismes de contrôle et de répression, effectifs grâce au travail de l’administration publique et des membres du service militaire. De plus, la totalité des jeunes sont embrigadés par l’Etat pour des périodes indéterminées. Les appelés, utilisés comme des travailleurs voire des esclaves, sont les principales victimes de la torture.
En outre, des documents de voyage sont nécessaires afin de voyager au sein même du pays, principalement pour repérer les déserteurs. Et sous le pression du gouvernement, tout les érythréens sont des espions potentiels : les femmes au foyer, les agriculteurs, les fermiers … Les dénonciations entre voisins sont monnaies courantes dans ce pays. Et cet espionnage étatique s’étend jusque dans la diaspora érythréenne. En effet, le clan du président Afwerki craint beaucoup ses ennemis à l’étranger. Ainsi, le gouvernement force ces dissidents a retourner en Érythrée afin de pouvoir surveiller ces derniers de très près.
ENTRE TORTURE ET CONTRÔLE DES MÉDIAS
Les médias, quant à eux, sont sous le contrôle total de l’Etat, et les journalistes qui osent critiquer le gouvernement sont capturés et emprisonnés, voire tués. De son coté, système judiciaire érythréen est profondément partial et arbitraire. Les suspects, coupables ou non, sont souvent contraint d’avouer le crime dont ils sont accusés sous la torture et la contrainte, la torture étant très répandue au sein du système carcéral érythréen.
Ainsi, des milliers d’érythréens tentent de fuir cette situation intenable en s’embarquant sur des navires de fortune, ce qui débouche souvent sur la mort par noyade d’une grande partie de ces migrants dans la Mer Méditerranée. Pour résoudre ce problème, l’Union européenne dit faire son possible pour démanteler les réseaux de trafic de migrants. Mais dans les faits, l’action de l’Union européenne est bien moins glorieuse : elle finance la dictature érythréenne afin qu’elle renforce son contrôle sur la population et qu’elle stoppe les flux de migrants.