Le rêve de Boyan Slat ? Débarrasser les océans de ces îles de déchets qui détruisent l’écosystème marin. Les millions de tonnes de plastique accumulés polluent 71% de la Terre. Alors que d’autres Ce jeune néerlandais de 20 ans va voir son projet, The Ocean Cleanup, se lancer officiellement en 2016 après des années de recherches et de tests effectués sur différentes surfaces aquatiques.
Nettoyer les océans c’est aussi assurer la propreté de certaines plages où les déchets s’accumulent avec les courants marins.
1 000 Tours Eiffel flottantes
Ce sont plus 7,25 millions de tonnes de déchets qui s’entassent sur les différents océans du globe. Soit l’équivalent d’environ 1 000 tours Eiffel flottant sur l’eau, et tout ceci sans compter les microparticules indétectables à l’œil nu. 79 000 années étaient estimées pour nettoyer les mers avec des chalutiers équipés de filet. Boyan Slat, lui, en a décidé autrement. Accompagné de 50 ingénieurs, il travaille chaque jour pour mener à bien son projet baptisé The Ocean Cleanup (le nettoyage de l’océan).
« Prendre soin du problème des détritus des océans du monde est l’un des plus grands challenges environnementaux auxquels l’humanité doit faire face aujourd’hui. Non seulement ce premier test de nettoyage va contribuer à une eau et des rivages plus propres, mais c’est simultanément une étape essentielle vers notre but d’assainir la grande île de détritus du Pacifique. » Boyan Slat.
Certains appellent cette île, équivalente à la taille de deux fois le Texas, le 8e continent. Cette île constituée de déchets en tout genre et plus particulièrement du plastique, menace à juste titre l’équilibre marin mais aussi terrestre de la planète.
Un système ingénieux
En seulement 5 ans, il prévoit de nettoyer quelques centaines de tonnes de déchets qui mettent entre 50 et 1 000 ans pour se décomposer. Son système ingénieux et non polluant fonctionne avec l’énergie naturelle que procurent courants marins, soleil et vagues. Son idée : laisser les courants amener les déchets dans des barrages flottants qui seront installés en 2016. En outre, cela permettrait de ne pas gêner la vie maritime et notamment les planctons afin de ne pas perturber le fragile écosystème. Car malheureusement, il n’est désormais plus rare de retrouver d’énormes cétacés échoués et des millions d’oiseaux marins morts à cause du plastique ingéré dans leurs estomacs.
Cette énorme baleine grise de 13.5 mètres de long s’est échouée sur les côtes espagnoles. Elle est morte des suites de plus de 18 kilos de déchets plastiques accumulés dans son estomac.
Un appel à changer notre mode de production
Alors que le concept apparaît révolutionnaire, il convient de ne pas en faire une solution magique. Car si l’on ne détruit pas la source du problème, il sera bien difficile de venir à bout de ces îles parfois aussi grandes que deux fois le Texas. Le Laboratoire Eau Environnement et Systèmes Urbains (LEESU) a dénoncé les limites du système si aucune action politique n’est menée en amont. En effet, l’Europe, à elle seule, rejette quelques millions de déchets plastiques dans l’environnement chaque année. Une action collective forte pour une transformation en profondeur de nos modes de vie et surtout de nos modes de production serait la bienvenue pour pérenniser ce projet.