Second spin-off d’Esprits Criminels la très populaire série de TF1, Esprits Criminels : unité sans frontières débarque… sur M6.
Alors que fin septembre, Esprits Criminels va entamer sa douzième saison sur fond des soubresauts du licenciement de Thomas Gibson et du retour de Paget Brewster et 5 ans après une première série dérivée, Criminal Minds: Suspect Behavior, M6 démarre ce 1er septembre la diffusion d’Esprits Criminels : unité sans frontières. Ce nouveau spin-off de la série de CBS met en vedette Gary Sinise (Les Experts Manhattan) et met en scène une équipe d’enquêteurs mandatée pour intervenir sur les crimes dont sont victimes les ressortissants américains à l’étranger.
Si le back door pilot de la série amorcé dans l’épisode 19 de la saison 10 d’Esprits Criminels était assez efficace à défaut d’être réellement innovant, il aurait sans conteste pu rester au stade d’une simple enquête de la série mère. L’ensemble était rondement mené et Anna Gunn (Breaking Bad) et Gary Sinise semblaient former un bon duo. Rien ne semblait justifier de développer une nouvelle série autour des affaires d’une unité internationale, si ce n’est la possibilité de voyager hors des frontières et de faire découvrir de nouvelles cultures ou d’explorer de nouveaux territoires. Pour son premier épisode, Esprits Criminels : unité sans frontières dévoile un nouveau visage et pas des plus reluisants. Exit Anna Gunn qui n’a visiblement pas fait l’affaire, mais là où le bât blesse bien plus sérieusement c’est dans le message nettement plus tendancieux que prône la série et qui était dilué dans la grosse machinerie Esprits Criminels lors de la présentation des personnages.
En effet, dès l’entame de l’épisode cette phrase sentencieuse retentit : « Plus de 68 millions d’américains s’aventurent chaque année hors de leurs frontières ! Quand leur sécurité est menacée, l’unité internationale d’intervention du FBI entre en action ». Une déclaration solennelle qui laisse entendre que ces touristes seraient nettement plus en sécurité si ils ne quittaient pas les Etats-Unis cette terre promise. Une idéologie protectionniste assez préoccupante en ces temps troublés politiquement mais qui au-delà d’être suggérée est également démontrée par l’intrigue de ce premier épisode où la Thaïlande est le pays incriminé et voit notre équipe venir sauver ses frêles brebis égarées. Pour l’ouverture à la culture et l’exploration de nouveaux territoires, ce n’est pas ici que l’on va faire de nouvelles découvertes, car au-delà du fait que l’ensemble ait été tourné aux Etats-Unis, c’est juste la formule gagnante d’Esprits Criminels qui a été déplacé, nimbé d’un état d’esprit assez pathétique. Qui plus est, aucune originalité dans le traitement ne ressort, chaque personnage n’étant qu’une déclinaison de l’équipe originelle : Le chef baroudeur (Gary Sinise), la jeune et jolie interprète (Alana de la Garza), l’agent de liaison expert en informatique (Tyler James Williams) etc… et la série de miser comme la série mère sur des détails gore, des comportements extrêmes de maniaques et d’esprits déviants.
Que l’on aime ou pas Esprits Criminels, il ne fait guère de doutes qu’en 12 saisons la série a capitalisé déjà plus qu’à son tour sur les maniaques sexuels et autres tueurs en séries, mais le fait d’arguer que les criminels et autres psychopathes sont partout où les américains voyagent laisse qui plus est poindre un relent assez nauséabond. Alors oui, la série est bien produite et déroule une formule éprouvée qui n’a plus à faire ses preuves, mais avec ses personnages à peine esquissés et ses intrigues photocopiées, Esprits Criminels : unité sans frontières nous fait voyager aux confins d’idées peu reluisantes que l’on n’a pas vraiment envie de se voir matraquer en plus des discours extrémistes de certains candidats politiques.
Crédit: CBS