En réactions à l’affaire Théo, plusieurs blocus sont en cours ce jeudi matin devant des lycées parisiens. Un appel spontané avait été lancé aux lycéens pour participer à cette journée de mobilisation. Une manifestation est également prévue à 11 heures place de la Nation, à Paris.
Plusieurs établissements scolaires parisiens ont vu leurs accès bloqués ce matin pour protester contre les violences policières et soutenir Théo. Le jeune homme avait été victime de violences policières alors qu’il était interpellé à Aulnay-Sous-Bois il y a quelques semaines. Cet appel au blocus avait été lancé spontanément sur les réseaux sociaux avec le hashtag #BlocusPourThéo. L’information a ensuite été relayée par le Mouvement Inter Luttes Indépendant (Mili).
Suite aux mobilisations contre les violences d’états qui se tiendront le Jeudi 23 février : s’organiser pour la suite est primordial. La colère de tout un pan de la société, les plus opprimés, celles et ceux qui subissent le plus la violence symbolique et physique raciste, sexiste, homophobe, capitaliste …, ne doit plus être ignorés !
Les événements d’Aulnay-sous-Bois et le viol de Théo par 4 policiers, le meurtre d’Adama par des gendarmes en juillet, l’invisibilité systématique des résidents des banlieues, ont soulevé la colère contre les « forces de l’ordre ».
Une dizaine de lycées sont concernés
Sur une trentaine de lycées annoncés par le Mili, une dizaine d’établissements de la capitale étaient concernés par ce blocus ce matin aux alentours de 9 heures. L’accès aux établissements a été obstrué par des poubelles et des barrières de sécurités entassées devant l’entrée. Des poubelles ont également été brûlées devant certains établissements. Au lycée Charlemagne, dans le 4e arrondissement, certains lycéens étaient présents dès 5h30 pour organiser ce blocus d’après Europe 1.
Une manifestation non autorisée par la préfecture de police
La préfecture de police a rappelé sur son compte Twitter qu’elle n’avait reçu « aucune déclaration pour cette manifestation prévue demain ». Alors que l’appel à la manifestation tourne activement sur les réseaux sociaux, la préfecture indique que participer à une manifestation non déclarée engage sa responsabilité pénale. Elle signale d’ailleurs qu’elle pourrait être amenée à bloquer tous les accès à la station de métro place de la Nation, où doit se tenir le rassemblement vers 11 heures.
Des centaines de jeunes manifestent place de la Nation
Selon la préfecture de police, entre 800 et 1100 personnes étaient rassemblées sur la place de la Nation à partir de 11 heures. Plusieurs véhicules et distributeurs de billets ont été saccagés et des poubelles ont été brûlées. Les forces de polices ont dû riposter à plusieurs reprises à l’aide de gaz lacrymogène alors qu’ils essuyaient des jets de pavés. Au total, onze personnes ont été interpellées lors de ces manifestations. La présidente de la région Ile-De-France a fermement condamné ces débordements.