Pour la sortie le 10 mai d’Alien Covenant de Ridley Scott, retour sur la saga mythique lancée en 1979 par le réalisateur avec Alien, le 8ème passager
Alien c’est un film culte de la fin des années 70, mais c’est aussi une saga, avec 3 suites par 3 réalisateurs différents, qui ont su chacun à leur manière apporter une touche personnelle à l’univers de la bête… C’est également Prometheus, film hybride qui se situe dans le même univers et dont la suite, Alien Covenant à l’air cette fois-ci de vouloir renouer avec la saga originale. Bref, en attendant de découvrir le nouveau cauchemar de Ridley Scott, retour sur une saga qui ne pue pas de la gueule malgré son Alien (de chacal).
Alien, le huitième passager (1979)
Réalisé par Ridley Scott
Avec Sigourney Weaver, Tom Skerritt, Veronica Cartwright, John Hurt, Ian Holm
Mais c’est quoi déjà… Alien, le huitième passager ? Le vaisseau commercial Nostromo et son équipage, sept hommes et femmes, rentrent sur Terre avec une importante cargaison de minerai. Mais lors d’un arrêt forcé sur une planète déserte, l’officier Kane se fait agresser par une forme de vie inconnue, une arachnide qui étouffe son visage. Après que le docteur de bord lui retire le spécimen, l’équipage retrouve le sourire et dîne ensemble. Jusqu’à ce que Kane, pris de convulsions, voit son abdomen perforé par un corps étranger vivant, qui s’échappe dans les couloirs du vaisseau…
Quelques mois après la sortie de son premier long métrage (Les Duellistes), Ridley Scott se voit confier par la Fox la réalisation d’Alien, le huitième passager. Malgré (ou grâce à) un budget serré, le réalisateur va réussir à créer un univers unique, un huis-clos terrifiant, une référence absolue à l’origine de l’une des plus grandes saga de science-fiction. Si le film est aussi réussi, c’est que le réalisateur Ridley Scott a su jouer avec la lumière, les angles de prise de vu et l’esthétique glauque sortit tout droit de l’imaginaire de l’artiste suisse HR.Giger… mais il a su également, comme Steven Spielberg avec Jaws, transformer une faiblesse en atout car son Alien ne fonctionnait pas très bien, alors le réalisateur décida de le montrer le moins possible, ce qui le rend paradoxalement encore plus effrayant… Alien c’est également la révélation Sigourney Weaver, l’interprète du Lieutenant Ripley, personnage fort et emblématique, l’une des rares héroïne féminine du cinéma de genre. Bref, de la mise en scène parfaite à l’inoubliable musique de Jerry Goldsmith, de l’intelligence d’un scénario simple mais efficace au casting, le réalisateur Ridley Scott nous offre un classique indémodable.
Aliens, le retour (1986)
Réalisé par James Cameron
Avec Sigourney Weaver, Michael Biehn, Lance Henriksen, Paul Reiser, Bill Paxton
Mais c’est quoi déjà… Alien, le retour ? Après 57 ans de dérive dans l’espace, Ellen Ripley est secourue par la corporation Weyland-Yutani. Malgré son rapport concernant l’incident survenu sur le Nostromo, elle n’est pas prise au sérieux par les militaires quant à la présence de xénomorphes sur la planète LV-426 où se posa son équipage… planète où plusieurs familles de colons ont été envoyées en mission de « terraformage ». Après la disparition de ces derniers, Ripley décide d’accompagner une escouade de marines dans leur mission de sauvetage… et d’affronter à nouveau la Bête.
7 ans après le 1er film, c’est donc James Cameron (Titanic, Avatar), qui reprend les rênes de la saga. Tout juste sorti de Terminator, le réalisateur oriente son film vers l’action pure et s’éloigne de l’univers oppressant de son prédécesseur. Cet Alien à la sauce Terminator est une vraie réussite. Le film est efficace et haletant, et transporte le mythe dans un vrai film de guerre. Une suite impressionnante à la hauteur du premier. Un retour coup de poing qui inscrit définitivement la saga Alien comme l’une des plus réussies et des plus terrifiantes du 7ème art.
Alien 3 (1992)
Réalisé par David Fincher
Avec Sigourney Weaver, Charles Dance, Charles S. Dutton, Lance Henriksen, Pete Postlehwaite
Mais c’est quoi déjà… Alien 3 ? Seule survivante d’un carnage sur une planète lointaine, Ripley s’échoue sur Fiorina 161, planète oubliée de l’univers, balayée par des vents puissants. Une communauté d’une vingtaine d’hommes y vit. Violeurs, assassins, infanticides, ce sont les plus dangereux détenus de droits communs de l’univers. L’arrivée de Ripley va les confronter à un danger qui sera plus fort qu’eux.
Alien 3 ou le film maudit de la saga, peut-être l’histoire la plus intéressante de la série mais un film inégal qui a souffert du conflit entre le jeune réalisateur David Fincher et la production. Malgré les problèmes de rythme et de montage, ce troisième opus reste une œuvre étrange et désespérée, d’une noirceur crépusculaire. Fincher a su créer un univers étouffant et glauque, peuplé de personnages inquiétants, un film certes parfois bancal mais ô combien passionnant.
Alien, la résurrection
Réalisé par Jean-Pierre Jeunet
Avec Sigourney Weaver, Winona Ryder, Dan Hedaya, Ron Perlman, Dominique Pinon
Mais c’est quoi déjà… Alien, la résurrection ? Deux cents ans après la mort de l’officier Ripley, une équipe de généticiens ressuscite la jeune femme en croisant son ADN avec celui d’un Alien. Le cauchemar reprend. A bord de la station Auriga, Ripley donne naissance à un fils qui lui est aussitôt enlevé. Prisonnière, elle s’efforce de renouer avec son lointain passé humain. Bientôt un autre vaisseau rejoint l’Auriga. Parmi l’équipage composé de brutes et de mercenaires, Ripley découvre une belle jeune femme, Call, avec laquelle elle ne tarde pas à se lier d’amitié.
Plus drôle, plus gore, quelques incohérences au niveau du scénario, et une fin décevante (créature hybride grotesque), mais un film réussi, un casting réjouissant avec une Sigourney Weaver animale et magnétique (la meilleure idée du film), une pointe de cynisme et même quelques instants de pure poésie… Jeunet relève le défi haut la main et nous offre un film moins effrayant que les précédents, mais tout aussi réussi.
Prometheus (2012)
Réalisé par Ridley Scott
Avec Noomi Rapace, Michael Fassbender, Charlize Theron, Idris Elba
Mais c’est quoi déjà… Prometheus ? Une équipe d’explorateurs découvre un indice sur l’origine de l’humanité sur Terre. Cette découverte les entraîne dans un voyage fascinant jusqu’aux recoins les plus sombres de l’univers. Là-bas, un affrontement terrifiant qui décidera de l’avenir de l’humanité les attend.
Prometheus, projet mystérieux, d’abord annoncé comme une préquelle d’Alien, puis comme un film se déroulant dans l’univers d’Alien a-t’il répondu aux attentes ? Oui et non… Tout d’abord il faut reconnaître le talent visuel de Ridley Scott, qui nous offre des images rarement vues sur les écrans, un choc visuel, où l’univers morbide de HR Giger se mélange parfaitement aux images léchées du magicien Scott… Une fusion organique et mécanique impressionnante, des images numériques magnifiques, des paysages à couper le souffle… Sans oublier deux acteurs qui se détachent du casting et portent le film sur leurs épaules, Noomi Rapace, dans un rôle de femme forte proche d’Ellen Ripley et Michael Fassbender, fascinant en Androïde à la personnalité trouble. Malheureusement le film souffre d’un gros point faible : son scénario. Car plus le film avance, (très lentement par moments…) plus l’on ressent cette désagréable impression que le scénario a été écrit, réécrit, modifié, sans jamais contenter personne, des personnages sacrifiés, des pistes abandonnées, des liens à la saga dispensable. Pourtant l’une des réussites du film est de poser les jalons d’un nouvel univers, et l’on aurait aimé que Ridley Scott fasse ce choix plus nettement, mais les promesses que nous offre Prometheus sont nombreuses… Espérons que Alien Covenant y réponde.