Une enquête nommée NutriNet-Santé a été publiée ce jeudi 15 février dans la revue médicale britannique BMJ (British Medical Journal). Les chercheurs se sont intéressés à la consommation d’aliments ultra-transformés (AUT) et leur rôle dans le développement de cancers.
« Un risque global plus élevé de cancer »
Des chercheurs de L’inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), de l’Inra (Institut national de la recherche agronomique), et de l’Université Paris 13 (Centre de recherche épidémiologie et statistique Sorbonne Paris Cité) se sont intéressés aux aliments ultra-transformés. Selon ces derniers, ces aliments « contiennent souvent des quantités plus élevées en lipides, lipides saturés, sucres et sels ajoutés, ainsi qu’une plus faible densité en fibres et vitamines » , et sont donc pauvres en valeurs nutritionnelles. Dans cette liste, nous retrouvons tous les produits industriels composés de colorants, texturants ou additifs comme par exemple : les sucreries, boissons sucrées, céréales, soupes instantanées, viandes, plats surgelés ou prêts à consommer etc ainsi que tous produits transformés avec ajout de conservateurs autre que le sel. Les conclusions de l’étude montrent que la consommation de ces aliments « a été associée à un risque global plus élevé de cancer« .
Entre 25 % et 50 % de notre alimentation
L’enquête a été effectuée via des questionnaires remplis sur Internet entre 2009 et 2017 par des participants dont l’âge moyen approche 43 ans. Durant cette période, 2 228 cas de cancer ont été recensés, dont 739 du sein. Dès lors, le constat est sans appel : une augmentation de 10 % de la proportion d’AUT est liée à une hausse de 12 % du risque global de cancer, notamment celui du sein (le plus fréquent). En France, ces produits représentent entre 25 % et 50 % de notre alimentation (selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation).
Favoriser les produits bruts
Pour diminuer les risques de cancers, l’étude Nutri-NetSanté préconise notamment la consommation de fibres : » l’apport en fibres alimentaires diminue le risque de cancer colorectal, avec un niveau de preuve convaincant, et pourrait également réduire le risque de cancer du sein ». Pour ce faire, les repères alimentaires pour le futur Programme national nutrition santé ont été mis à jour par Le Haut Conseil de la santé publique. Ce dernier recommande, depuis 2017, de privilégier la consommation de produits bruts.