Épargné jusqu’à très récemment, l’Allemagne a subi en six jours pas moins de quatre attaques violentes. Récit de six jours qui ont traumatisé tout un peuple.
Wurtzbourg, 18 juillet
Un réfugié afghan de 17 ans a attaqué à la hache et au couteau les passagers d’un train reliant les villes de Treuchlingen et Wurtzbourg en Bavière en Allemagne. Il a blessé grièvement quatre passagers et légèrement un autre passager. La police a abattu l’assaillant. L’attentat a été revendiqué par L’Etat Islamique (EI) seulement quelques heures après les faits.
A lire aussi : Attaque à la hache en Allemagne : Daesch revendique l’attentat
Munich, 22 juillet
Un allemand d’origine iranienne de 18 ans a ouvert le feu dans un centre commercial de Munich en Allemagne, le vendredi 22 juillet vers 18h30 avant de se suicider un kilomètre plus loin. Le dernier bilan de la police a fait état de dix morts dont l’assaillant et 16 blessés. Selon les médias allemands, deux victimes étaient âgées de 13 ans, trois de 14 ans, une de 17 ans, une de 19 ans, une de 20 ans et une de 45 ans. Selon le procureur allemand, « le tueur souffrait d’une sorte de dépression, suivi sur le plan psychiatrique ». Aucun lien n’a été signalé avec l’EI. L’assaillant était fasciné par Anders Breivik, qui était passé à l’acte en Norvège, pile cinq ans plus tôt. Le tireur préparait son coup depuis plus d’un an selon les services de police. Il a attiré ses victimes par Facebook en inventant une fausse promotion au Mc Donald’s.
A lire aussi : Tirs à Munich dans un centre commercial, au moins dix morts
Reutlingen, 24 juillet
Un réfugié syrien de 21 ans a tué une femme à coups de machette dans un restaurant de la ville de Reutlingen le dimanche 24 juillet vers 16h30 et a blessé un homme et une autre femme en s’enfuyant dans les rues. Le demandeur d’asile a été arrêté. Il était connu des services de police pour des faits de violence. Les services de police précisent qu’aucun élément ne permet de présenter cette attaque comme un attentat terroriste. Le fait divers ressemblerait davantage à un crime passionnel.
Ansbach en Bavière, 24 juillet
Vers 22h, un réfugié syrien de 22 ans a voulu assister au festival de musique pop d’Ansbach accueillant plus de 2500 spectateurs pour perpétrer un attentat kamikaze mais l’accès lui a été refusé faute d’avoir payé une place. L’assaillant s’est donc fait explosé devant un restaurant faisant 12 blessés dont trois blessés graves. Le bilan aurait pu être bien pire si il avait réussi à pénétrer les lieux du festival allemand. L’homme portait une bombe composée de pièces métalliques tranchantes dans son sac à dos. Le syrien avait fait au moins un séjour en hôpital psychiatrique et devait être expulsé vers la Bulgarie à la suite du refus de sa demande d’asile selon le ministère de l’Intérieur allemand. L’homme était radicalisé et avait porté allégeance à l’Etat Islamique. Lors de la perquisition du domicile du kamikaze, le matériel nécessaire pour fabriquer une bombe ainsi que des vidéos violentes djihadistes ont été retrouvés par les policiers. L’attaque vient d’être revendiquée par Daech.
Ces quatre attaques sont du pain béni pour l’extrême droite allemande qui s’opposent à l’accueil des réfugiés dans le pays. Angela Merkel pourrait bien être affaibli par la relance du débat sur l’accueil des réfugiés. Néanmoins, malgré certaines réactions virulentes sur les réseaux sociaux, il ne faut pas généraliser quatre cas singuliers avec le million de réfugiés accueilli cette année.
crédit photo : image à la une : @ Sven Hoppe / dpa / AFP