Amnesty international a enquêté pendant près d’un an sur le respect du droit de manifestation pacifique en France, et vient de sortir son rapport. Retour sur les principaux points dénoncés par l’association de défense des droits de l’Homme.
« Agir : manifester est un droit, pas une menace », le slogan même de ce rapport tend à en montrer le ton. Dès les premières lignes, l’association s’attache à rappeler que manifester est un droit fondamental « indispensable à la liberté d’expression et à la possibilité de revendiquer ses opinions et ses droits ». Or, toujours selon le rapport, ce droit est aujourd’hui menacé, particulièrement depuis l’instauration de l’état d’urgence. Ce dernier, mis en place en novembre 2015, suite aux attentats du 13 novembre, a déjà été renouvelé à 5 reprises. Alors qu’Emmanuel Macron envisage lui-même de le prolonger, Amnesty International demande au gouvernement de le lever « à moins qu’il ne soit en mesure de prouver qu’un danger public menace la vie de la nation ».
En effet, l’état d’urgence a, selon eux, été utilisé pour interdire pas moins de 155 manifestations. De plus, 595 interdictions individuelles de manifester ont été ordonnées par les préfectures depuis 18 mois.
Amnesty dénonce également la violence des policiers envers les manifestants, condamnant un « usage disproportionné de la force ». Ils estiment à 1000 le nombre de personnes blessées lors des manifestations contre la loi travail, rien qu’à Paris. Les journalistes ont été les premières victimes de cette intimidation. Cet usage de la violence contre les personnes filmant ou documentant les protestations « remet en cause le droit à une information libre ».
Enfin, l’association de défense des droits de l’homme fait part d’ « un usage récurrent de certaines pratiques de maintien de l’ordre contraires au droit international », rappelant par exemple la « fouille systématique et la confiscation d’outils de premier secours », tels que les sérums physiologiques, empêchant alors les personnes de se soigner.
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