François Thierry, l’ex-patron de la lutte antidrogue française, est accusé d’avoir facilité l’importation de drogue sur le territoire. Ces révélations ont été faites ce lundi 23 mai dans le quotidien Libération par un témoin « infiltré ».
Un témoin infiltré du nom de Stéphane V. a affirmé ce matin au quotidien Libération qu’il avait vu son supérieur François Thierry, à l’époque patron de la lutte antidrogue, couvrir des personnes transportant de la drogue. « Pendant 20 jours, cinq hommes se sont relayés pour charger et décharger des paquets de drogue sur la plage. François Thierry me les a présentés comme des policiers français« . Ainsi, plusieurs dizaines de tonnes de cannabis auraient transité vers la France sous la couverture du directeur des « stups ». Une nouvelle fois, ce sont donc les relations entre indicateurs et policiers de la brigade des stupéfiants qui sont remises en question. Où s’arrête le rôle d’ « indic » et à quel moment un policier devient-il pourri ? Des méthodes pas forcément très claires qui posent souvent des problèmes dans les enquêtes.
«En tout, 19 tonnes de cannabis ont transité par la villa au cours de ce seul séjour» https://t.co/lsfJyLBpJU pic.twitter.com/AwnI7m68D2
— Libération (@libe) 23 mai 2016
Une affaire semblable à celle de Michel Neyret ?
L’affaire avait secoué le milieu policier. Longtemps considéré comme un super flic, Michel Neyret, ancien patron de la police judiciaire de Lyon a ensuite été arrêté, soupçonné de baigner dans des affaires de stupéfiants. Il aurait notamment fourni à de grands barons de la drogue des informations en échange de voyages à l’étranger ou d’objets de valeur. Bien souvent, les sources proviennent de policiers qui remarquent des comportements anormaux de la part des indics et de leurs collègues.
L’affaire de François Thierry est donc sortie quelques temps après qu’il ait été nommé sous-directeur chargé de l’international à l’antiterrorisme de la police judiciaire, mutation obligatoire après avoir fait plus de 6 années à la tête de son service.