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Apple, briseur de couple ?

Aux Etats-Unis, un avocat de 32 ans a déposé une plainte peu commune. L’homme, déjà exclu du barreau pour maladie mentale, reproche à la firme Apple d’avoir ruiné son mariage en lui permettant d’accéder à du contenu pornographique via le navigateur Safari. Ses arguments, exposés dans un registre de 50 pages, virent au tragicomique.

A Nashville, capitale de l’Etat du Tennessee, vit un homme tenace. Chris Sevier, jeune avocat, n’a peur de rien, et surtout pas du ridicule. C’est ainsi que, muni de son courage et de sa rhétorique, il s’est décidé à porter plainte contre Apple, signant un dossier à charge de cinquante pages, consciencieusement rédigé. Dans celui-ci, la multinationale fondée par Steve Jobs est accusée de ne pas avoir mis en place un filtre anti-pornographie sur son navigateur internet Safari. Le fait est que l’on pourrait y trouver une contradiction, puisque Apple bannit tout contenu érotique sur son App Store. Mais le but de la complainte n’est pas là. M. Sevier regrette tout simplement que la firme, qui lui a fait découvrir le monde impitoyable de la pornographie, ne fasse rien pour endiguer ses pulsions. En fait, le jeune homme voudrait qu’Apple équipe Safari d’un filtrage de base, seulement désactivable en contactant l’organisme  pour obtenir un code de déblocage, puis en signant une décharge dans laquelle l’utilisateur reconnaît les risques liés aux sites pour adultes. L’avocat a des idées derrière la tête, et ses arguments, relayés par AboveTheLaw, le prouvent.

Des explications surréalistes

En premier lieu, Apple lui a permis d’accéder à du contenu pornographique, et est responsable de son addiction : « En utilisant Safari, le Plaignant a accidentellement mal orthographié ‘Facebook.com’, ce qui l’a conduit à ‘Fuckbook.com’, et à une série de sites web qui lui ont fait voir des images pornographiques qui ont fait appel à ses sensibilités biologiques d’homme, et l’ont conduit à une addiction non désirée avec des conséquences négatives. ». L’absence de filtre a donc nui à son existence : « Sans l’utilisation du produit Apple, la qualité de vie du Plaignant aurait été bien meilleure. Le produit Apple n’était pas équipé de façon appropriée de mesures de sécurité qui auraient permis de bloquer les intrusions injustifiées de contenus pornographiques qui ont systématiquement empoissonné sa vie. ». A tel point que son mariage a échoué : « Le Plaignant est devenu totalement déconnecté de sa relation romantique avec sa femme, ce qui fut le résultat de son utilisation du produit Apple. Le Plaignant a commencé à désirer des filles mises en avant dans les vidéos pornographiques qui étaient plus jeunes que sa femme, qui n’a plus 21 ans. ». Après ses preuves accablantes qui font d’Apple un briseur de couple, Chris Sevier s’attaque à un sujet plus général : l’influence de la pornographie sur la société. Il assure que, dans les années 50, la prostitution était moins présente, qu’on ne parlait pas de pédophilie, et que « les homosexuels étaient substantiellement moins nombreux ». Le verdict est attendu avec impatience mais, avec des arguments aussi brillants et irréfutables, la condamnation d’Apple n’est plus qu’un secret de Polichinelle.

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