Une application web permet aux malades atteints d’un cancer avancé de signaler leurs symptômes. Un essai clinique présenté dimanche prouve que l’application a produit des effets bénéfiques.
Intitulée « Symptom Tracking and Reporting », cette application a permis à des patients en phase terminale de profiter de quelques jours de vie en plus. En attendant une commercialisation, il s’agit d’un message plein d’espoir pour de nombreuses personnes à travers le monde.
Des résultats significatifs pour une étude de plusieurs années
Cette étude a donc été menée avec 766 patients d’une moyenne d’âge de 61 ans. Tous avaient été diagnostiqués de différents cancers du poumon, du sein ou de la prostate. Via l’application disponible sur smartphone ou tablette, les utilisateurs ont pu communiquer les effets secondaires de la chimiothérapie à leur médecin.
Comparés au groupe témoin, composé de patients qui attendaient leur visite mensuelle chez le cancérologue pour mentionner ces problèmes, les utilisateurs de l’application ont vécu en moyenne cinq mois de plus. L’espérance de vie gagnée représente donc un gain de 20% et offre en plus une meilleure qualité de vie.
Fruits d’une étude de plusieurs années, les résultats ont été annoncés lors de la conférence de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO) à Chicago ce week-end. Avec plus de 30 000 participants, il s’agit du plus grand colloque mondial sur le cancer.
L’étude a en effet été menée de septembre 2007 à janvier 2011. Ensuite, les calculs ont été effectués en juin 2016 après que 67% des participants soient morts.
Un vrai signe d’espoir pour les personnes atteintes d’un cancer
Il s’agit donc d’une belle avancée dans une lutte contre le cancer qui reste toujours aussi difficile. En effet, les malades qui suivent une chimiothérapie ont souvent des symptômes sévères (nausées, douleurs, fatigue, difficultés respiratoires). Dans la plupart des cas, les médecins n’en sont informés que la moitié du temps.
L’application web permet alors de signaler ces symptômes en temps réel et d’alerter l’équipe soignante. Cette dernière peut dès lors agir sans attendre. Au cours de l’étude, la fréquence des alertes était en général d’au moins une fois par semaine.
Ce système d’alerte via l’application « Symptom Tracking and Reporting » a donc permis de réduire considérablement les visites aux urgences. Ainsi, la chimiothérapie était mieux tolérée sur la durée et les patients ont pu rester plus actifs, ce qui explique l’allongement de la vie.
Malgré son système avancé et ses résultats encourageants, l’application n’est pas encore commercialisée. Toutefois, il y a de fortes chances que de plus en plus de centres de cancer et de cabinets médicaux adoptent ce modèle.
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