Alors que le musée opère sa fermeture hebdomadaire, l’installation d’art itinérante de l’artiste Eva Jospin ouvre ses portes dans la cour carrée du Louvre. Posée sur pilotis dans la fontaine centrale, ce discret pavillon réfléchissant propose une animation immersive aux visiteurs. Il s’inscrit dans l’alignement de la pyramide, en continuité avec celle-ci puisqu’elle propose elle-aussi une forme de géométrie transparente.
Depuis la cour, une rampe permet d’accéder à l’entrée et la sortie. Telle une attraction de fête foraine, on accède par un couloir circulaire dans le noir au centre de l’oeuvre. La « boîte » renferme en effet un panorama, celui d’une forêt en carton. Avant d’être une vue à 360°, le mot panorama, du grec pan (tout) et horama (spectacle) renvoie à son invention en Angleterre en 1787. Il correspond alors à une architecture circulaire au centre de laquelle le visiteur se place pour admirer un paysage ou une scène historique qui se déploie autour de lui, à 360°. A la mode au XIXe siècle, les panoramas sont les précurseurs du cinéma, et se développent depuis une période de l’histoire marquée par les progrès sociaux, la Belle Epoque. Si cette prise de recul face au paysage est récente, la réalisation de Jospin semble en revanche prendre racine dans un univers plus ancien, préhistorique, procurant la sensation d’entrer dans une grotte face à une forêt dense impénétrable. Le matériau simple du carton, inspire et s’adresse en toute modestie aux visiteurs créatifs qui découvrent les possibilités de ce médium.
Le pavillon parvient par sa symétrie et sa discrétion à s’intégrer sans parasiter l’architecture prestigieuse du lieu, au contraire de la boutique éphémère, une grande boîte en plastique rouge posée face à la pyramide, qui sera démontée demain après 3 mois d’activité.
Vous pourrez aller découvrir l’installation d’Eva Jospin jusqu’au 28 août 2016. Si vous appréciez les panoramas et souhaitez en découvrir davantage, rendez-vous à l’intérieur du musée du Louvre où vous pourrez découvrir le premier réalisé en France, celui de Pierre Prévost ou au musée de l’Orangerie dans le jardin des Tuileries, pour celui de Monet, disposé dans une rotonde.