L’artiste plasticienne Deborah de Robertis s’est réappropriée l’œuvre de Gustave Courbet, L’Origine du Monde (1866), d’une manière insolite… Elle a « tout simplement » exposé son propre sexe devant le célèbre tableau, en plein Musée d’Orsay.
Est-ce une nouvelle fantaisie d’Art moderne ? C’est en tout cas l’idée quelque peu farfelue qu’a eue Deborah de Robertis, une plasticienne luxembourgeoise. La jeune femme a décidé de réinterpréter L’Origine du Monde d’une manière très personnelle… Peut-être un peu trop personnelle d’ailleurs.
Comme ce tableau montre le sexe d’une femme, Deborah de Robertis a elle-aussi choisi de dévoiler le sien. Les jambes écartées, dans la même position que le modèle du peintre, elle s’est assise au beau milieu du Musée d’Orsay, juste devant le tableau, et face aux regards interloqués des spectateurs.
Cette « exposition » vaginale, nommée Le Miroir de l’Origine, a eu lieu jeudi dernier, jour de l’Ascension. Son objectif ? « Incarner le regard absent du sexe peint par Courbet » dans « des fragments du miroir » que constituent les visiteurs. Pourtant, ces derniers semblaient plus curieux qu’indifférents…
Lutter contre l’indifférence de la société
Réfractaire à l’intervention de la gardienne, Deborah Robertis n’a accepté de se lever que lorsque les policiers sont venus la chercher. Elle a été conduite au commissariat pour « exhibitionnisme dans l’espace public ». Mais l’artiste, elle, accuse fermement l’indifférence de la société « devenue aveugle, qui pourtant, décide de la mettre en garde-à-vue ».
Deborah de Robertis est connue pour son art de mettre en scène « des situations et des rencontres qui, au premier abord, semblent périlleuses pour l’artiste », mais inverse « en fin de compte les rôles habituels ». Une façon originale de provoquer un certain malaise et surtout, une polémique.