Un groupe de plus de 130 imams britanniques issus de divers courants de l’Islam a indiqué, dans un communiqué diffusé hier, refuser d’enterrer les assaillants du London Bridge selon les rites traditionnels musulmans.
L’attaque perpétrée au London Bridge avait fait 7 morts et 48 blessés. L’attentat, constitué d’attaques à l’arme blanche puis à l’aide d’un van qui fonçait dans la foule, a été revendiqué par l’Etat Islamique. Les trois assaillants ont depuis été formellement identifiés par la police.
« Nous n’effectuerons pas la prière traditionnelle islamique pour les assaillants«
« Nous, en tant que musulmans et responsables religieux, condamnons les attaques terroristes récentes à Manchester et Londres avec la plus grande fermeté. Venant de différents courants, et de tout le Royaume-Uni ; nous ressentons la peine de la Nation, et nous nous sommes réunis pour exprimer notre choc et profond dégoût envers ces meurtres de sang-froid« . Le message est fort, et la condamnation des actes ferme, puisque cette tradition est supposée s’appliquer quelles qu’aient pu être les actions du musulman lors de sa vie (selon le Directeur de l’institut de théologie de la Grande Mosquée de Paris, cette règle ne s’applique que dans les Etats à majorité musulmane).
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Si cette initiative est présentée comme « sans précédent » par les imams signataires du communiqué, des mosquées aux Etats-Unis ou en Angleterre avaient déjà adopté un comportement similaire ces dernières années. Le groupe des 141 appelle dans la suite de son message à ce que l’ensemble des imams refuse d’accorder aux terroristes le « privilège » d’un rite selon la tradition : « de telles actions indéfendables sont totalement en contradiction avec les enseignements élevés de l’Islam« .
Un discours qui fait écho à celui que Thérésa May avait prononcé à Londres au lendemain des attaques, le dimanche 4 juin. La Première Ministre britannique avait parlé du terrorisme islamique comme d’une « perversion de l’Islam, une idéologie qui prêche la haine et le communautarisme« .
« Ces gens-là se sont exclus eux-mêmes de l’Islam«
Même son de cloche à la Grande Mosquée de Paris, bien qu’on n’y tranche pas la question de manière définitive sur le plan idéologique : « Si on fait une lecture rapide, nous dirions que ces gens-là, qu’on considère comme des terroristes, des tueurs, etc… Est-ce qu’ils méritent vraiment un enterrement digne d’un musulman ? Nous dirions non. Après, il reste la question : peut-on les considérer comme des mécréants ? Des apostats ? Des excommuniés ? Pour répondre, il faudrait vraiment qu’on revienne une littérature où la question est toujours d’actualité. Le fait que ces imams aient pris cette décision, nous la saluons. Il s’agit ici d’une action citoyenne. Avant d’être chrétien, musulman, agnostiques… On est citoyen avant tout. Et dans tous les cas, de tels actes, ça fait mal. Quoi qu’il en soit, ces gens-là se sont exclus eux-mêmes de l’Islam ».