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« Au boulot » : pourquoi François Ruffin a viré de son film Sarah Saldmann ?

Ce samedi 9 novembre, François Ruffin et Sarah Saldmann étaient invités sur le plateau de Quelle époque pour évoquer Au boulot !. L’atmosphère s’est rapidement tendue lorsque François Ruffin a expliqué pourquoi il avait écarté Sarah Saldmann de son film.

C’est une décision qui a secoué le monde du cinéma et de la politique. Dans son dernier documentaire Au boulot, le député François Ruffin a choisi d’éclipser Sarah Saldmann, avocate et chroniqueuse, en la coupant du dernier quart d’heure du film. Une exclusion surprenante qui trouve son origine dans une divergence de vues bien plus large que celle qui concerne le seul contenu du documentaire.
Tout a commencé avec un projet : suivre Sarah Saldmann dans son immersion auprès des travailleurs précaires, ceux qui peinent à joindre les deux bouts. Serveuse, agricultrice, aide-soignante, ou encore livreuse de colis : des métiers mal rémunérés, souvent invisibilisés.

« Elle a été incapable d’avoir le moindre mot de compassion »

Mais contre toute attente, vers la fin du film, l’avocate disparaît de l’écran. Selon François Ruffin, ce n’est pas une simple coupure technique. Il évoque plutôt des désaccords profonds, notamment en raison des prises de position de Sarah Saldmann après les événements du 7 octobre, un tournant dans la guerre israélo-palestinienne. « Elle a été incapable d’avoir le moindre mot de compassion pour le peuple palestinien victime de cette guerre », affirme t-il sur le plateau de Quelle époque diffusé sur France 2.
Ignorer les civils à Gaza, alors qu’il dénonce la précarité en France, lui semblait inconcevable. Il a ajouté. « Moi, je suis humaniste et je peux reconnaître l’horreur du 7 octobre mais aussi ce qui se passe en ce moment à Gaza », ajoute t-il. De son côté, Sarah Saldmann a exprimé son incompréhension. Elle n’a pas vu de lien direct entre le sujet du film et ses prises de position sur Israël. Pour elle, le film parlait de précarité en France, pas du conflit israélo-palestinien. « Je ne voyais pas le rapport », a-t-elle déclaré, précisant que ce n’était pas elle qui avait choisi de disparaître du film.

« Le film ne parlait pas de Gaza »

« Ce n’est pas moi qui ai voulu disparaître du film. Moi, je ne fais pas de politique », a-t-elle répété, soulignant qu’elle n’avait pas de rôle dans cette décision.
L’animatrice Léa Salamé, cherchant à comprendre, a demandé à François Ruffin pourquoi Sarah Saldmann avait été écartée ainsi. Le réalisateur a affirmé qu’il ne pouvait pas faire un film dénonçant la souffrance des travailleurs sans également prendre en compte les souffrances des Palestiniens. D’après lui, son engagement humaniste ne pourrait pas se limiter à un seul côté du monde. Pour lui, l’absence d’empathie de Sarah Saldmann pour Gaza constituait un obstacle insurmontable.
Sarah Saldmann, quant à elle, a insisté sur le fait qu’elle pouvait bien sûr déplorer la souffrance des civils palestiniens. Cependant, pour elle, le film n’était pas le lieu pour aborder ce sujet. « Le film ne parlait pas de Gaza », a-t-elle réaffirmé, avant de conclure sur une note qui résume bien ses sentiments face à la situation : « Mais est-ce que c’était le sujet du film ? »

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