Face à la baisse des ventes et à la fonte des recettes publicitaires, les principaux quotidiens français augmentent leurs prix de 10 à 20 centimes à partir du 1er janvier 2015. Réponse efficace pour contrecarrer une crise généralisée des journaux écrits ?
Presque tous les grands quotidiens touchés
En pleine tourmente financière, Libération a effectué une hausse de 10 centimes d’euros pour atteindre un prix de vente à 1,70. Même augmentation pour L’Humanité. Le Figaro et Le Monde sont encore plus gourmands en réclamant 20 centimes de plus de la poche de leurs lecteurs. Avec ses 2,20 euros, Le Monde devient ainsi le quotidien le plus cher de France.
Ces hausses de prix sont à mettre en parallèle avec les multiples difficultés économiques des quotidiens : chute des ventes, cessions, plans de départs et déficits généralisés. Ces grands noms de la presse française doivent sortir la tête de l’eau.
Plus de moyens pour se rénover
Dans un contexte de crise, les éditeurs justifient la hausse des prix par un objectif de renforcement de qualité et d’innovation. Face à la révolution de la consommation d’informations imposée par les médias web gratuits et ultra-dynamiques, la presse traditionnelle se doit de faire des investissements pour tirer son épingle du jeu. Avec le développement massif des réseaux sociaux, des blogs et des médias en ligne indépendants, la presse papier a en effet perdu depuis longtemps le monopole de l’information : elle doit désormais s’adapter le plus vite possible.
La meilleure stratégie possible ?
On peut néanmoins douter que cette augmentation sera suffisante pour dégager des recettes utiles à la refonte des journaux papiers. Ne risque t-elle pas plutôt de confirmer pour de bon le dédain du public pour une presse déjà en perdition ? Car le désamour des français s’explique avant tout par une critique de la qualité de l’information qu’on peut trouver dans les grands journaux. Sensés incarner l’élite de l’information, ils n’hésitent pourtant plus à produire les articles-dépêches et les analyses lacunaires. Faire payer plus cher est bien sympathique mais il faut peut être donner plus aux lecteurs.