Nous savons désormais depuis l’affaire Swissleaks que HSBC a dissimulé 5,7 milliards d’euros rien que pour ses clients français. Les banques françaises sont des championnes de l’évasion fiscale, déployant une ingéniosité rare pour dissimuler l’argent. Pourquoi la France remporte t-elle cette triste médaille ? Analyse.
« Il est normal de chercher à payer moins d’impôts ! » Voilà l’idéologie qui prédomine aujourd’hui dans les hautes strates de la finance, pour qui faire des affaires repose aussi sur une capacité à contourner les règles contraignantes d’un état, a dépassé ainsi tout principe éthique ou déontologique. Humain, trop humain écrivait Nietzsche.
Comme l’explique Attac et Basta dans Le Livre noir des banques, il existe des liens d’intérêts profondément étroits entre le ministère de l’Economie et la Finance. Les employés de l’un seront bientôt les employés de l’autre. Comment alors appliquer une justice sévère à ceux qui seront nos patrons de demain ? Tandis que cette passerelle de l’Economie à la Finance assure des hausses de salaires vertigineuses.
Depuis le quinquennat de Nicolas Sarkozy, l’ami de la haute finance, la criminalité financière est dépénalisée. C’est-à-dire que les moyens humains et juridiques permettant de lutter efficacement contre les évasions fiscales sont réduites. L’Etat Français semble perdre le bras de fer. Il est urgent de lui redonner les moyens de combattre l’opacité des banques.
Pour agir efficacement, une réponse supranationale est nécessaire, une coopération des gouvernements pour une problématique qui se joue des frontières. L’évasion fiscale coûte une somme astronomique à la France et au monde. 50% des transactions mondiales transiteraient par des paradis fiscaux. Le combat politique se mène ici, plus que jamais !