Lors du traditionnel dîner de l’Association des correspondants de la Maison-Blanche (WHCA) samedi soir, Barack Obama s’est gentiment moqué de la classe politique, des journalistes et de lui-même. Et il se s’est pas privé pour égratigner Donald Trump, le candidat républicain à l’investiture présidentielle.
Comme chaque année à la Maison Blanche, le président des Etats-Unis doit se prêter à un exercice de style : le discours du traditionnel dîner de l’Association des correspondants de la Maison-Blanche (WHCA). Le jeu consiste, pour le président des Etats-Unis, à se moquer de lui-même, de la classe politique et des journalistes. Et à ce jeu-là, l’actuel Président américain Barack Obama a pu faire apprécier toute l’étendue de son humour.
Présenté cette année par Larry Wilmore, animateur de la chaîne Comedy Central, le dîner a réuni de nombreuses personnalités triées sur le volet : Will Smith et sa femme Jada Pinckett Smith, Kerry Washington, star de la série télé Scandal, Helen Mirren, Bryan Cranston et la chanteuse Aretha Franklin.
Michael Bloomberg, milliardaire républicain et ancien maire de New York, était également là, tout comme Bernie Sanders, candidat démocrate à l’investiture pour la présidentielle. Donald Trump, pourtant un habitué de ce dîner annuel, n’était pas présent cette année. En 2011, alors qu’il n’était pas encore candidat à l’investiture républicaine, Trump a été la cible d’une pique du président Obama lors du dîner de la WHCA.
Trump à nouveau égratigné par Obama
A cause de la « moquerie » dont il a été victime en 2011, Trump a annoncé qu’il ne sera pas présent au dîner de la Maison Blanche cette année. Mais Barack Obama ne s’est pas privé de l’égratigner une seconde fois.
« Les républicains disent que Donald manque d’expérience en politique étrangère pour être président mais soyons justes, il a passé des années avec des leaders du monde entier: Miss Suède, Miss Argentine, Miss Azerbaïdjan », a-t-il plaisanté. Le Président faisait allusion aux concours de Miss Univers dont Trump a été l’un des organisateurs par le passé.
Obama s’est également moqué du désarroi des républicains, forcés de choisir entre Trump et l’ultra-conservateur Ted Cruz pour nommer leur candidat lors des prochaines présidentielles le 8 novembre prochain.
« Les invités ont été priés de dire s’ils voulaient de la viande ou du poisson, mais au lieu de cela, beaucoup d’entre eux ont inscrit le nom de Paul Ryan », a-t-il dit, faisant référence au président de la Chambre des représentants que beaucoup de républicains auraient préféré voir investi comme candidat.
Obama se moque aussi d’Hillary Clinton…
Mais le premier président afro-américain de l’histoire des USA n’a pas fait de Trump sa seule cible. La démocrate Hillary Clinton, candidate à l’investiture démocrate pour les présidentielles, a été gentiment moquée par Obama. « Hillary est formidable. Mais quand elle s’adresse aux jeunes, on dirait un peu ce parent qui vient s’inscrire sur Facebook et qui ne sait pas comment ça marche. »
Pour autant, il a subtilement adoubé Clinton pour lui succéder à la Maison Blanche : « L’année prochaine, quelqu’un d’autre se tiendra ici à ma place. Et je ne sais absolument pas qui elle pourrait être ».
… et de lui-même
Barack Obama en a également profité pour faire dans l’autodérision. Au sujet de sa popularité en hausse à la fin de son mandat, il a déclaré : « La dernière fois que je planais aussi haut, j’essayais de décider en quoi j’allais me spécialiser à l’université », a-t-il dit, faisant allusion au fait qu’il fumait de l’herbe lorsqu’il était étudiant.
Enfin, le Président a conclu son one man show par un « Obama out » (Obama c’est fini), en laissant tomber le micro, à la manière d’une star de la culture pop qui a réussi son spectacle.
Mais la toute dernière pique de ce dîner a été pour Donald Trump. Non pas de la part d’Obama mais de l’animateur Larry Wilmore, qui annonçait que le dîner de l’année prochaine sera « une réunion luxueuse payée par le Mexique« , allusion aux propos de Donald Trump réclamant le financement par Mexico d’un mur à la frontière pour empêcher la venue d’immigrants.
*Image en une : ouest-france.fr