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« Bloquons tout » : que se passe-t-il vraiment ce mercredi 10 septembre ? 

Les premières actions ont débuté ce mercredi matin, et plusieurs rassemblements sont annoncés dans de nombreuses villes. 300 personnes ont déjà été interpellées. Des barrages, des blocages… On fait le point sur le mouvement « Bloquons tout ».

Une mobilisation dès l’aube

Dès 6h30, les premières actions éclatent. Dans plusieurs villes, des centaines de manifestants commencent à mettre en place le mouvement « Bloquons tous ». Situation particulièrement compliquée à Rennes, où plusieurs barricades ont été installées, notamment sur des axes autoroutiers. Un bus a été incendié sur la rocade, provoquant de violents affrontements avec les forces de l’ordre.

À Toulouse des premiers actes de sabotage visent le réseau ferroviaire. Des câbles électriques sont sectionnés, ce qui perturbe fortement la circulation des trains. À Paris, la situation commence à rapidement se tendre. Devant la gare du Nord, une centaine de jeunes manifestants ont tenté de se rapprocher de plusieurs bus de la RATP, mais sans succès. La BRAV-M est déployée pour disperser la foule, qui tente aussi d’entrer dans la gare.
Hier, les cheminots de Paris-Nord appelaient à une grande Assemblée Générale « Bloquons tout » à 11h, dans le secteur de la gare. Des périphériques ont été bloqués à Caen, des ronds points à Lyon, ainsi que l’aéroport de Nantes. Dans les entreprises 700 actions de grèves recensées par la CGT.

Des premières violences

Depuis ce matin, plusieurs villes font face à des violences croissantes. À Toulouse, des barricades enflammées et des fumigènes bloquent plusieurs quartiers. Dans certaines zones, des tirs de mortier visent directement les forces de l’ordre et aussi les VSAV des pompiers, qui peinent à intervenir, a déclaré Bruno Retailleau en conférence de presse.
En parallèle des violences, des actions plus pacifiques se déroulent devant plusieurs lycées. Des groupes d’élèves bloquent l’accès à leurs établissements, sans incidents majeurs. Selon les autorités, une cinquantaine de blocages ont été recensés sur le territoire.

Bruno Retailleau : « Cette mobilisation n’a rien d’une mobilisation citoyenne »

Lors d’une conférence de presse dans la matinée, pour faire le point sur la situation du mouvement « Bloquons tout », Bruno Retailleau a dénoncé une dérive inquiétante : « Cette mobilisation n’a rien d’une mobilisation citoyenne. Elle a été détournée et confisquée par la mouvance de l’ultra-gauche, notamment les insoumis », déclare le ministre.

Le ministre de l’Intérieur démissionnaire rappelle que le droit de manifester est garanti en France, mais « à condition de respecter la loi et de ne pas entraver la vie des Français qui veulent aller travailler ».
Selon le ministre, 80 000 policiers et gendarmes ont été mobilisés pour cette journée, 20 000 de plus que pour le 14 juillet. Les consignes sont claires : aucun blocage ne sera toléré, ni sur les rocades, ni sur les axes stratégiques.

Les tensions s’accentuent dans l’après-midi

Comme le craignait Bruno Retailleau, la situation se complique dans l’après-midi du mercredi 10 septembre. Des milliers de personnes ont rejoint le mouvement « Bloquons tout » pour participer à de nombreuses manifestations. Environ 10 400 personnes participent à la manifestation de Rennes, selon les estimations de la préfecture. 

À Marseille, environ 8 000 manifestants selon un bilan provisoire de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône, 80 000 selon la CGT. Sur X, la préfecture indique que les forces de l’ordre ont repoussé environ 700 personnes qui tentaient d’envahir la gare Saint-Charles à Marseille et de pénétrer dans un centre commercial.

Le cortège place du Châtelet à Paris est de plus en plus important. Si l’ambiance était décrite comme plutôt calme au début, la situation dégénère rapidement quand la façade d’un immeuble prend feu en marge des manifestations du mouvement « Bloquons tout » dans le quartier des Halles. Les sapeurs-pompiers sont rapidement intervenus. L’origine de l’incendie est pour le moment inconnue.

De nombreux lieux fermés

Plusieurs lieux centraux de Paris ont dû être fermés en raison des manifestations du mouvement « Bloquons tout ». La gare de Châtelet, l’une des principales stations du réseau parisien, n’est plus desservie par les transports en commun, précise la RATP sur X. Des perturbations sont donc à prévoir pour les RER A, B et D qui sont touchés, ainsi que sur les lignes 1, 4, 7, 11 et 14 du métro qui ne s’arrêtent donc pas à cette station.

Le centre commercial du Forum des Halles, l’un des plus importants d’Europe, a fermé ses portes dans l’après-midi, alors que des manifestants du mouvement « Bloquons tout » ont tenté de s’introduire dans l’établissement.
Le musée du Louvre a communiqué qu’en « raison d’un mouvement social, certaines salles sont exceptionnellement fermées ». Le musée Delacroix est lui fermé aux visiteurs.

Le bilan de la procureure de la République de Paris

La procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, a tenu un point presse pour faire un point sur la journée du mouvement « Bloquons tout ». « Au moment où je vous parle, (…) nous avons connaissance de 199 interpellations réalisées sur notre ressort, dont 99 donnent actuellement lieu à des gardes à vue », explique-t-elle. « On me signale notamment la présence de personnes dont les tenues vestimentaires et les équipements pourraient s’apparenter à ce qu’on appelle communément les blacks blocs« , indique la procureure.

Elle termine par préciser que la situation reste « évolutive ». De nombreux affrontements entre policiers et manifestants ont encore lieu dans de nombreuses villes de France. Comme à Rennes, Montpellier, Toulouse, où les forces de l’ordre ont dû faire usage de bombes lacrymogènes et de canons à eau.

À lire aussi : C’est quoi l’appel aux « chariots gratuits » attendu le 10 septembre ?

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